Séjour du Val Maïra 2024

30 octobre Reportages

Jour 1

Au cœur des Alpes du Sud, au village de Maljasset (1900 m), une petite troupe d’inconnu.e.s se sont rencontré.e.s au bout d’une route bien étroite et sinueuse, dans un vallon sauvage. Premier campement et déjà on est seul.e.s au monde. Les présentations se font, les prénoms fusent, on a du mal à tout retenir mais le tour des prénoms habituel nous aide, sauf pour Sylvie qui galère. Premier repas et déjà notre intendant / professionnel de la restau co, prénommé Philippe, nous émerveille avec ses plats. Première fois pour nombre de participant.e.s que l’on mange du saumon en séjour HCE, avec en plus une ratatouille maison ! On sait désormais que les repas seront 4 étoiles. Dès ce premier soir la sensation d’une grande famille se ressent quand Claire offre des tee-shirts HCE à sa petite fille Elisa et son neveu Noé qu’il et qu’elle porteront fièrement pendant ce séjour.
On installe le marabout et le tipi car le temps s’annonce très pluvieux, et déjà des marmottes nous disent bonjour.

Jour 2

Après une nuit un peu agitée pour ceux qui s’était risqué à dormir dehors, la joyeuse troupe se réveille avec le soleil, mais pour combien de temps ?
On profite de ses rayons pour apprendre aux deux nouveau et nouvelle, Léo et Sylvie, comment fonctionne une joëlette Nous partons ensuite pour une journée initiation dans la haute vallée de l’Ubaye.
Charlot nous accompagne, pour s’échauffer pour la lourde semaine qui l’attend. Quant aux humain.e.s on est paré.e.s de nos plus beaux vêtements de pluie et sur-sac. Une première averse en pleine montée nous fouette les jambes et nous fait reconsidérer le reste de la journée.

Heureusement le soleil revient, ainsi que nos visages souriants. On rencontre en chemin un troupeau de pas moins de 700 moutons et leur patous un peu trop curieux.
Après une belle montée, un replat tranquille nous permet de profiter de la vue qui s’ouvre à nous.

On découvre un large lit de rivière entouré de flancs de montagne tous différents : des falaises aux stries verticales, des forêts de mélèzes denses, des plaines verdoyantes. Un risque d’averse nous fait nous arrêter à l’abri dans une forêt pour le repas.
On continue notre randonnée par une traversée pieds nus de la rivière au milieu du vallon. Un certain lancer de chaussure de Brieuc a malheureusement mal fini, mais les pieds sont globalement secs.

La descente de l’autre côté de l’Ubaye longe la rivière tranquille, apaise tout le monde et nous émerveille. De nombreuses piscines naturelles nous appellent mais le froid ne nous y invite pas.

Une bonne descente escarpée a eu raison de la première chute, ce fut notre AMM Willy, soutenant Sara dans sa descente, qui en fit les frais, sous le rire inarrêtable de Sara malgré le bras en sang de son sauveur.
On arrive au camp juste à temps pour une nouvelle averse, qui nous donne le temps de transférer les véhicules vers Larche pour la fin de semaine. Pendant ce temps Julien et Rémi apprennent à d’autres membres de la troupe à jouer au tarot, le début est laborieux mais ça viendra.

Jour 3

On se prépare pour l’itinérance franco-italienne de 4 jours. Le soleil est au beau fixe et Aurélien parie sa tournée qu’il ne repleuvra plus (spoil : il a eu raison).
Le sentier commence directement par une montée raide, mais très roulante (comme la majorité des sentiers du séjour). On fait une pause pour la visite d’une carrière de marbre vert au milieu de la montée. Explications géologique par Willy qui nous conte la création des roches magmatiques, métamorphiques et sédimentaires et plus précisément la serpentine qui nous intéresse ici. Caroline, qui a trouvé un panneau explicatif, nous explique le fonctionnement de la mine et son utilisation pour le parvis de l’Opéra de Paris entre autre.

On continue la montée raide sur un sentier d’ânes, en slalom à travers les mélèzes nous offrant une ombre salvatrice jusqu’à la croix de Passour. Julien et Noé s’aventurent à escalader jusqu’à la croix pendant que l’on déguste des graines. La vue splendide nous donne un avant-goût de la semaine magique que nous allons avoir. Les photos fusent et les explications botaniques de Brieuc nous impressionnent.
On repart dans un vallon majestueux allant jusqu’au col Mary. Les sacs de Noé et Elisa sont toujours à la place de Sara sur une joëlette, ce qui nous permet de souffler un peu et de beaucoup se relayer. Sara quant à elle pose devant ces belles montagnes.

Un repas improvisé au tournant d’un virage nous permet de nous reposer à l’ombre des tarps. Charlot se gratte le dos dans la poussière, on se régale de fromages en se racontant nos vies pendant que Paul sert de maintien au tarp et se le prend en pleine poire.
On continue notre ascension jusqu’aux bergeries hautes de Mary. La bergerie étant par chance encore inhabitée, nous nous y installons pour avoir un peu de confort et se cacher du vent si besoin. Arrivé.e.s tôt au bivouac on en profite pour faire un bon goûter à base de makrout cuisinés par la sœur de Loucif, et dont Christelle rêvait depuis le début du séjour. Certains jouent aux cartes pendant que d’autres refont une randonnée pour se baigner dans des lacs de montagne encore plus hauts en altitude. Malgré leur fatigue les 2 plus jeunes de la troupe les accompagnent, on remarquera que Noé et Elisa ont la fatigue changeante.

On mange au pied de ces montagnes splendides et perdues, et Elisa nous régale avec des super bons cookies. Un randonneur se joint à la fête et nous fait part de ses aventures et de ses connaissances en botanique depuis des années. La troupe tente de se serrer au chaud dans la bergerie pour la nuit.

Jour 4

Un réveil très matinal et un peu humide, un bon petit déjeuner (avec des restes de cookies !), un lever de soleil majestueux et nous voilà parti à l’assaut du col Mary et de l’Italie. La montée assez raide au départ nous offre un réveil dynamique mais toute la troupe est désormais à l’aise en joëlette, donc tout se fait sans accro et même avec le sourire ! Bon quand même, le dernier raidillon avant le col en a séché plus d’un.

Après une longue pause salvatrice on commence la descente et nous voilà en Italie. On saute sur l’occasion pour improviser de l’italien, lancer des « Ciao » à tout va ou des « Andiamo ». Tout pour nous tenir enjoué.e.s lors de ces 1000 m de descente. On descend dans un vallon très verdoyant et rempli de fleurs multicolores malgré la fin juillet. La fin de matinée approche ainsi que la faim, on attend de trouver des arbres pour un peu d’ombre mais les articulations tirent. Clémence tombe de multiples fois toute seule ; et même notre Loucif, marcheur expérimenté et déterminé, se doit d’abdiquer et de monter en joëlette juste avant le repas. On se repose et on se rafraîchit au torrent. Paul, notre doyen, nous parle de politique et nous élève tous et toutes intellectuellement avec ces connaissances dignes de l’encyclopédie.

On continue notre descente et on arrive aux alentours du village de Chiappera. On pose le campement aux abords d’un ruisseau bien frais qui n’empêche pas aux plus valeureux et valeureuses la classique douche de mi-séjour.
Retrouvant le camion, on prépare à nouveau un super apéro, accompagné de bières locales, et un repas de roi et reine. Un feu de camp improvisé nous permet de profiter du talent d’accordéoniste d’Aurélien et de découvrir une chorale féminine talentueuse composée d’Anick, Caroline, Christelle, Clémence et Juliette. Des tambours improvisés avec les bacs vaisselles par Sylvie et Willy viennent se joindre au concert avant une nuit à la belle étoile.

Jour 5

On repart pour 2 jours en autonomie, on recharge Charlot à 75 kg c’est lourd, on espère qu’il y arrivera. On se dirige sur le plat au village de Chiappera, l’occasion pour Noé et Elisa de diriger une joëlette avec une Anick pas super sereine dedans. Nous visitons le petit village de pierre et son église avant de repartir en forêt tranquillement. David nous apprend à faire des flûtes à partir de bois de frênes ; on s’y entraîne pendant que Paul nous apprend à siffler avec une herbe.
Arrivé.e.s au bord du lac de barrage on reprend une longue montée, sur sentier, où l’on va d’ombre en ombre, doucement, les cuisses tirent et l’on transpire mais un étang de montagne apparaît devant nous et l’on s’y arrête pour le repas. Malgré une eau à 8°C quasiment toute la troupe se baigne, très rapidement certes mais vaillamment !

Nous continuons notre ascension par une ancienne piste militaire qui monte doucement et nous permet de profiter de ce paysage magnifique en terrasse tout en réalisant des devinettes (que Brieuc a du mal à résoudre).

On arrive finalement sur le GR à 2 000 m qui nous mène au bivouac par une dernière montée qui tire sur les cordes. Mais ça vaut tellement le coup ! On est tous et toutes ravi.e.s d’arriver dans le meilleur bivouac connu de Willy, majestueux, au pied de la tête de Sautron, seul.e.s au monde. Charlot est ravi d’être libre dans cette nature et se balade au milieu des marmottes. Noé et Elisa, fatigué.e.s 15 minutes avant, se lancent à la poursuite de chamois au milieu des pierriers.
Tout le monde vaque à ces occupations : l’installation du camp, étirement, douche, balade. Une session toilette se finit en fou rire pour l’amazing Rachel et sa troupe de dames qui resteront soudées dans ces moments jusqu’à la fin du séjour. Leur rires résonnent encore en nous.
Et là, au milieu d’une montagne perdue, à 2 150 mètre d’altitude, le repas devint 5 étoiles avec une soupe thaïlandaise dont le goût est encore présent chez toutes et tous, un plateau débordant de fromages, une praluline et des monts blancs, quand il y en a plus il y en a encore et des meilleurs ! Aurélien nous fait un jeu des 1 000 et on est bluffé des connaissances des AMM.

Le ventre plus que repu on part se coucher fier.ère.s de nous, les yeux plein d’étoiles, tous et toutes collé.e.s aux autres.
Résumé de la journée par Elisa : « c’était intense mais l’eau nous a rafraîchit ».

Jour 6

Réveil à l’aube, juste avant le soleil.

On profite de la magie du lieu malgré une nuit courte pour nombre d’entre nous. On prend des forces au petit déj et on fait un échauffement collectif énergique qui en a séché quelques un.e.s avant même le début de la randonnée, merci Willy !
On commence à monter dans la prairie et ça commence très dur, bam. On est à plat mais heureusement la pente s’adoucit. Les nuages jouent avec nous, nous protègent du soleil et laissent entrevoir les montagnes par moments, ambiance idyllique.

Au détour d’un chemin pentu une autre chute arrive, c’est Loucif cette fois qui dégringole dans la pente herbeuse. Où va-t-il s’arrêter ? Les passagers accompagnateurs de la joëlette derrière n’hésitent pas et s’élancent dans la pente après avoir déposé un peu brutalement Paul sur le bas coté. On a évité le sur-accident de justesse de Julien dévalant la pente encore plus bas que Loucif. De belles égratignures et une belle frayeur. Heureusement une joëlette en rab permet à Loucif de se reposer.

On arrive finalement au pied du pas de la cavale, passage technique de la semaine. On avance les joëlettes une par une pour monter sous le pas par un sentier glissant de graviers et raide. Plusieurs aller retours plus tard on commence la partie réelle du pas, dans les cailloux, littéralement de l’escalade en fait. On y va doucement, Charlot nous montre ses talents de grimpeur, et on finit tous et toutes par passer, même Rémi qui a vu les étoiles après un effort très intense lors de la montée jusqu’au pas. On y est ! Christelle a un bon trou à la jambe mais même pas mal !

On repart à 14h pétante, même Willy est à l’heure sur l’heure qu’il a lui-même indiquée, une grande première ! On continue ensuite jusqu’au col des Monges et on dit au revoir à l’Italie.
La descente fut longue surtout pour Charlot qui se faisait piquer les fesses par des dizaines de taons.
Après un sentier en slalom direct dans la pente on arrive à Larche mais on est pas au bout de nos peine car il reste 2km sur la route avant le campement, ça tire !
On arrive enfin et une récompense dans la rivière nous redonne le sourire ainsi qu’un énième repas de chef Philippe ! Merci encore de nous faire oublier nos bobos par tes mets savoureux et copieux ! Bon ça ne suffit pas à ne pas rendre Sylvie folle de fatigue qui se met à nous jouer de la cornemuse avec un cubi vide. On fête les 13 ans de Noé, qui en tombe de son banc en essayant de souffler ses bougies avec le nez. On se demande si Caroline ne lui as pas encore filé une de ses « pastilles ».

Le plus beau ciel étoilé du séjour se dévoile à nous pour une nouvelle nuit dehors.

Jour 7

Petite grasse matinée avant de partir près du vallon du Lauzanier. La montée est raide dès le début et nous impose de nous arrêter régulièrement. Heureusement les mélèzes nous allègent de la chaleur. Les cuissots tirent pour une dernière fois, on donne tout ce que l’on a. Un replat nous offre une vue sur notre destination sauvage et la récompense de la montée terminée. Il ne nous reste plus qu’à marcher à flan de pente jusqu’au repas. Mais c’est sans compter une lecture hasardeuse du chemin qui nous mène sur un passage bien technique. On finit par arriver sur un lit de rivière, rempli de traces d’animaux : blaireau ? Loup ? Chevreuil ?

Certaines se baignent encore une fois pendant que Juliette, Clémence, Caroline et Elodie jouent au palais breton avec les moyens du bord. Toujours aussi inventif HCE !
Tout à coup, de nulle part, Rachel bien installée sur sa joëlette tombe… réveil brutal de la sieste pour tout le monde, on aura tout vu !
On repart avec pour objectif de traverser la rivière pour essayer de trouver un petit sentier en face. Mais les AMM, forts de leur expérience et lucidité finissent par annuler ce plan, trop difficile et dangereux en cette fin de séjour intense. On fait donc simplement demi-tour jusqu’au campement.

A peine arrivé.e.s voilà Juliette et Clémence qui se battent avec la tente toilettes et font des trous partout. Un bel apéro se préparent pour le tour de table. Willy lance le tour de larmes et Noé le termine. Aurélien nous quitte en avance avec sa compagne Elodie.
Dernier repas de fête puis soirée autour du feu avec notre DJ Augustin qui se démène pour mettre l’ambiance. Alors que Philippe fait des roulades après avoir bu un peu trop de cointreau et que l’on essaye de garder l’enceinte et le feu en vie ; on profite d’une dernière soirée tou.te.s ensemble sous un magnifique ciel étoilé.