Week-end mixte : Auvergnats et Ligériens se retrouvent.

Bizutage oblige, il est apparemment coutume de laisser les nouvelles recrues relater leur expérience et c’est, bien que contraints et forcés, avec enthousiasme que nous nous attelons à la rédaction du compte-rendu de ce magnifique séjour sur la côte roannaise.

Nous nous retrouvons samedi matin à Souternon, un petit village à une vingtaine de kilomètres de Roanne, pour un départ à 9h30. Nous arrivons de deux antennes, de la Loire et d’Auvergne. Le temps de visiter nos quartiers pour le WE aux Carrés Jardin (une « Oasis de production bio » comme le décrivent nos hôtes), de prendre un café, de faire les présentations, d’attendre les retardataires et d’assembler les joëlettes, il est déjà 10h30 et nous sommes en retard.

Après les derniers ajustements, notre troupe se met en mouvement. Nous sommes environ 25 et avec nous 4 passagers : Delphine, Évelyne, Christelle et Valérie ainsi que Loucif en handi marcheur.

Herbe haute et sol détrempé, on fait vite la différence entre ceux qui ont prévu les affaires adaptées et les autres. Le chemin est assez pentu, une bonne entrée en matière pour les débutants que nous sommes. Comme nous sommes partis en retard, il nous faut changer d’itinéraire et faire la boucle dans le sens inverse pour bien arriver vers midi à Saint-Polgues où nous devons piqueniquer. Nous rejoignons donc rapidement la route où nous pouvons tranquillement nous familiariser avec le maniement des joëlettes. La suite du parcours est très agréable : vue dégagée, champs de fleurs, collines, permettent à nos passagers de prendre de belles photos. Nous fournissons un dernier effort pour grimper dans le bourg avant de pouvoir nous installer pour manger sur une belle terrasse enherbée au pied de l’église et du château en ruine.

Après un cours de Vincent sur l’architecture médiévale et une petite sieste, nous nous remettons en route. Nous nous félicitons rapidement d’avoir fait la boucle dans le sens inverse de ce qui était prévu en voyant la descente à 20% qui nous attend, elle en aurait fait succomber plus d’un si on l’avait montée avant manger…

Au milieu des grincements de frein des joëlettes, nous apercevons un très beau pont d’une ancienne voie ferrée désormais à l’abandon qui traverse la vallée. L’idée que tout aurait été plus simple si on avait pu le prendre ce pont pour traverser en aura effleuré plus d’un ! Il reste néanmoins l’un des points d’intérêt notoires de notre excursion et nous nous arrêtons pour quelques photos supplémentaires. Loucif, lui, ne s’arrête pas et donne le rythme au groupe. Dans la vallée, nous cheminons dans la forêt et nous arrivons à un petit pont très mignon enjambant une rivière peu profonde. L’utilité de ce pont échappera apparemment à deux de nos équipages qui décident de passer à gué. Avec le recul et les chaussures mouillées du lendemain, on pourrait trouver ce choix de trajectoire discutable.

Revigorés par l’eau fraiche ils se prêtent également à une petite course de joëlette et quelques montées plus tard, nous arrivons au terme de notre expédition.

Il est encore tôt et nous avons le temps pour une visite des Carrés Jardin avant de préparer à manger pour le soir. On nous fait la présentation de ce lieu créé par un groupe d’amis qui avaient envie d’expérimenter un nouveau modèle qui mêlerait culture et culture. Ici, on expérimente de nouvelles techniques de production, on imagine des solutions pour économiser et optimiser, on forme, on échange. L’endroit combine des activités ludiques comme un labyrinthe ou un théâtre avec des espaces de maraichage ou d’expérimentation comme l’aquaponie. Des évènements et séminaires sont également assurés grâce à l’extraordinaire aménagement d’un vieux bâtiment agricole.

A la fin de cette visite tout le monde était d’accord pour dire que ce groupe d’amis a créé et continue de façonner jour après jour un espace agréable digne d’une oasis.
Mais trêve de divertissements, c’est l’heure de la restauration. On nous a concocté une bonne salade du jardin, un gratin dauphinois accompagné de viande, de la fourme de Montbrison (à couper dans le bon sens si on ne veut pas être radié de l’association) et enfin en dessert des mousses vanille et chocolat. Le diner se déroulera tranquillement jusqu’à l’attaque du Sud de la table par la partie Nord avec des tirs de bouchons. Ce à quoi le Sud s’est vu tenu de répliquer menant à l’embrasement général et la construction de barricades. Seule la fatigue fera cesser les hostilités et mettra un terme à cette journée.

Le lendemain, nous nous retrouvons à Bully, non loin de la Loire avec un changement de membre d’équipage car Christelle doit partir. Nous sommes alors rejoints par Agnès pour qui c’était la première expérience en joëlette mais qui ne paraissait pas inquiète pour autant. Comme la veille, notre convoi prend son temps à démarrer. Nous remercions les équipages passés à gué la veille, l’eau dans les freins à tambour a fait des miracles et une de nos joëlette n’avance plus. Heureusement qu’il y en avait une en plus et, après un rapide changement, nous partons.

Là encore, après quelques rudes montées, nous débouchons sur une vue dégagée de la côte roannaise avec ses reliefs vallonnés, les monts du Lyonnais et la plaine du Forez. Certains s’aventureront à nommer les quelques sommets que nous apercevons avec plus ou moins de réussite.
Pour midi, nous nous arrêtons au Pêt de l’Âne, un beau point de vue sur le plus grand méandre de la Loire. Son nom évocateur nous questionne et voici ce que nous trouvons : l’origine du nom le Pêt d’Âne : au départ, il s’agit du nom d’un chardon poussant dans la région « le pas de l’âne » dont l’équidé raffole. C’était un terrain assez aride propice au développement de ce chardon et compte tenu de la configuration du paysage abrupt venant de la Loire, un petit plaisantin a dit que les équidés se libéraient à leur arrivée sur le site.

Le ciel est menaçant pour notre casse-croute mais se maintient toutefois jusqu’à ce que nous repartions. A peine trois minutes après, nous voilà trempés. Le temps de s’équiper, la pluie s’arrête comme pour se moquer de nous. Nous avons quand même le droit à un bel arc en ciel en compensation.

Nous descendons au niveau de la retenue d’eau pour admirer le paysage et remontons sans tarder…
C’est qu’il y a encore pas mal de dénivelé avant le retour au parking… Malheureusement, comme nous avons changé de joëlette au début de la randonnée, nous avons, dans la précipitation, omis de prendre la corde pour tracter. Pour alléger ses porteurs, Valérie prend la décision de monter la dernière côte à pied.

De retour à notre point de départ, nous sommes tous enchantés de ce WE et pour notre part, à nous jeunes débutants, de cette belle expérience qui a un gout de reviens-y.
Nous avons le droit à un petit bonus avec un essayage musclé des joëlettes. Malgré les accélérations, les bosses et les diverses tentatives de nos porteurs pour nous déséquilibrer, les amortisseurs tiennent bon et gomment la violence des chocs. Il faut tout de même reconnaitre qu’il faut une sacrée confiance pour s’embarquer sur cet étrange fauteuil. Alors un grand bravo à nos passagers, à Loucif et à toute l’équipe pour ce formidable séjour. On reviendra, c’est sûr !