Vercors Sud - 10 au 17 aout 2024
3 p’tits chats, 3 p’tits chats, 3 p’tits chats, chats, chats...
Samedi
Petit à petit, ça arrive. Des Lyonnais accompagnés de Stéphanois, des piétons de Chichiliane, un camion HCE venu d’ailleurs, une intendante dans sa voiture chargée de légumes et de mirabelles, d’autres encore...
Les anciens se retrouvent, tous font connaissance. Vient le moment convivial du séjour, pas celui auquel vous pensez, non, celui de l’épluchage des légumes !
Après le repas, le traditionnel tour de table d’arrivée, chacun se présente.
Il y a les « nouveaux » : Marie Cécile, Romain, Henri, Ruben et Nathan ; les passagers : Delphine, Chloé, Clément et Lionel ; les « anciens » : Jacqueline, Sophie, Monique, François, Quentin et Didier ; le duo d’AMM Olivier et Yovan ; le duo d’intendantes : Virginie et Christelle. Et puis, on ne l’oublie pas, Sahel, qui du haut de ses 7 ans ponctuera le séjour de ses « p’tits chats, chats, chats, chapeau d’paille... »
Chacun s’installe pour dormir sur la pelouse, un œil au ciel pour voir les étoiles filantes sur fond de voie lactée, une oreille pour la musique toute proche d’une fête à Vassieux.
Dimanche, découverte
Compte tenu de l’alerte canicule émise par la météo, nos AMM nous annoncent une modification du programme, pour alléger un peu. D’où un petit transfert véhicule vers un parking forestier. Séance de rappel (ou d’apprentissage) de l’usage de la joëlette -tiens, les nouveaux démarrent l’apprentissage par les brancards arrières, c’est... nouveau-
La piste forestière monte plus ou moins vigoureusement vers le Pas Bouillanain : sortie de la forêt, au dessus des falaises, une très belle vue panoramique. Pause graine, un vautour passe, puis un autre, un autre encore, planant majestueusement et sans effort à notre hauteur.
La troupe repart, vers un endroit ombragé pour la pause de midi, confortable comme il se doit, avec salade, sieste, jeux de société, mirabelles.
Les meilleures choses ont une fin : le chemin s’élève encore vers le but, Saint Génix.
Petit aparté pour les footeux que j’ai perdu en parlant d’un pas, puis d’un but :
dans le Vercors, un Pas est une échancrure de falaise par laquelle passe un chemin entre deux vallées ; un But est un sommet. Fin de l’aparté.
Le sommet du jour nous offre un beau panorama, falaises et collines.
Un vent léger fait du bien, et nous amène quelques abeilles sauvages qui se posent sur un sac, une épaule, une casquette, voire sur la peau. Inattendu.
Notre duo d’AEM assis face au vide parle d’on ne sait quoi, du programme à venir, ou de leurs prochaines vacances, ne les troublons pas !
La descente par un chemin plus étroit près du bord de la falaise nous amène au beau refuge hexagonal du col de Vassieux.
Les plus observateurs de ceux qui n’étaient pas concentrés sur les obstacles du chemin ont pu voir un bel Apollon, papillon rare.
Une large piste forestière nous ramène aux voitures, et peu avant l’arrivée, nous voyons venir vers nous Laetitia, débarquant des jeux olympiques, et qui complète l’équipe de la semaine.
Retour au camping, et montage du tipi, du marabout, et de tout ce qui ressemble à un abri contre la pluie car les nuages montent bien noirs, le tonnerre roule. Mais on est paré contre l’orage !
En l’attendant, douche, épluchage de légumes, repas et loup garou d’après repas se passent tranquillement. Les orages ont finalement choisis d’éclater sur les hauts plateaux et le Nord-Isère, nous n’en aurons que quelques gouttes et rafales de vent.
Lundi, journée des chiens
On replie tout car ce soir on campe ailleurs ! Comme d’hab’, chacun prend un bout du pique nique du midi pour mettre dans le sac, et un chien maraudeur qui passait sans faire de bruit a goutté le saucisson, l’a trouvé bon et en a mangé une bonne part.
La pluie de la nuit a apporté un peu de fraîcheur bienvenue. Des petites routes, une piste en pente, un chemin bien pentu nous amènent au col de St Alexis.
Un petit caniche bouclé se fraye un passage dans les herbes plus hautes que lui ; sur les pas de sa maîtresse, bouclée comme il se doit, et dans les mêmes couleurs que son fidèle compagnon. Vous avez vu le début des 101 dalmatiens ? La même en rousse...
Toujours à l’ombre on s’élève jusqu’au col naturel, à l’aplomb du tunnel du Rousset. C’est le pays des sports mécaniques : une « luge » sur rail métallique défigure la prairie, et plus bas sur la route montant de Die en multiples lacets, des motards font résonner l’écho des montagnes de leur incessantes accélérations.
Du col, nous basculons en versant Sud, la végétation se sent un peu méditerranéenne et les parois rocheuses rayonnent une franche chaleur de four.
Les « anciens » sont rappelés aux brancards arrière pour un slalom serré entre les pierres sur un chemin raide puis un pierrier bien croulant.
Une vieille piste muletière entaille la falaise, bordée d’un muret.
Pour regarder par dessus, il faut que les cailloux nous laissent un peu de répit...
Un coude du chemin et tout change, l’écho des motards disparaît et une belle combe ombragée nous offre sa fraîcheur.
Répit de courte durée car une montée dans une prairie rase plein sud nous attend.
On zappe le chemin, pour aller voir une source près d’une bergerie. L’eau est fraîche, on s’attarde ; la bergère vient nous voir, avec ses 2 chiens de berger, placides, et un chihuahua qui houspille tout le monde, bêtes et gens, et qu’on appelle Napoléon : petit mais très autoritaire ! Un chihuahua patou !
Allez, on s’y remet pour le dernier quart d’heure, basculer au col de Chironne et trouver le lieu du campement dans une prairie à l’herbe épaisse, un vrai bonheur. On voit passer la bergère qui va parquer ses bêtes sur la crête où nous irons demain. Elle est suivie de ses chiens, dont Napoléon.
Après la séance quotidienne d’épluchage de légumes, le très bon repas de Virginie s’achève sur une salade de fruit nappée de chocolat chaud. C’est bon. Ça tache. Une bataille au chocolat s’improvise, Virginie décore Clément, Marie Cécile poursuit Quentin de sa cuillère en bois, aidée de Nathan. Les rires éclaboussent la soirée, précédent la nuit calme (et c’est bien ainsi).
Mardi
Recette du jour : prairie pentue à l’écrasé de soleil.
Pour bien démarrer la journée Quentin anime une séance de gym matinale pour les sportifs (il y en a !) mais tous n’iront pas jusqu’au pont inversé.
Nous démarrons par un aller retour au But de Nève, 250 m de dénivelé+. Nous retrouvons la bergère, ses patous, et Napoléon nous montre ses capacités en dispersant le troupeau, quel kéké !
Ruben et Yovan nous font une lecture du paysage, je n’ai pas tout retenu, car ils parlent d’un temps qu’aucun humain ne peut connaître, des millions d’année en arrière.
On retourne au lieu du campement pour la pause de midi. Après la salade aux lentilles et aux oignons (l’oignon fait la force, selon Marie Cécile), le groupe s’auto-organise car notre duo d’AMM s’est séparé, Olivier au camion, et Yovan avec nous, mais plongé dans le sommeil du juste.
Nous réussirons à repartir pour le plat de résistance du jour : la prairie pentue à l’écrasé de soleil. Chaud devant, ça transpire. Chloé nous encourage avec des chants de marins.
Nous retrouvons le chemin de bord de falaise, par le But de l’Aiglette et le col de Vassieux. Pour finir, quelques km de route ensoleillée pour revenir au camping. Pas très loin, les paysans moissonnent dans des nuages de poussières, eux aussi craignent les orages annoncés.
Vous dirais-je que l’épluchage fut convivial, et que les douches sont un endroit où l’on s’amuse aussi ? N’est-ce pas, Lionel ? Bon, passons à demain !
Mercredi
Dicton breton du jour : « qui trop écoute la météo, passe sa journée au bistrot »
Suite aux prévisions météo, le programme est encore adapté, puisqu’il est possible que nous ayons des éclaircies jusqu’à 13 h.
Petit transfert à Font d’Urle, petite boucle en joëlette dans le beau paysage karstique, passage à la glacière de Font d’Urle.
Puis la crête et son panorama qui ne nous lasse pas.
Tiens, un vautour. Il cherche les ascendances pour s’élever en planant, et passe plusieurs fois devant nous.
On imagine son discours : « Tu as vu mon profil droit ? Pas mal, hein ? et mon profil gauche, il est bien aussi ? Et comme il s’éloigne : Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ? » Clin d’œil à l’amie des bêtes, nous l’appellerons le vautour BB.
On retourne avant la pluie à nos véhicules, en passant parmi les chevaux qui paissent en liberté.
On retrouve Olivier, toujours un peu cassé, qui a monté le marabout dans une belle clairière, on mange à l’abri de la pluie et l’après midi nonchalante se déroule entre tours de magie et jeux de cartes, petites balades entre 2 averses et siestes.
L’orage quotidien passera sur Vassieux avec de la grêle, mais nous épargnera.
Jeudi, la mer de nuages
Au matin une légère brume baigne notre clairière, et la rosée mouille copieusement ceux qui n’ont pas dormi à l’abri des bois.
Au démarrage, Delphine se sent d’essayer la joëlette à manelier., mais au bout de 50 mètres, la chaîne casse, retour au camion pour reprendre le modèle lambda.
La montée du matin est rude, elle se mange en une seule fois, 250 m, ça essouffle ! Ceux qui ont de très bons yeux se rappellent les bouquetins plus bas dans l’éboulis. Les autres regarderont les cartes postales ! Arrivés au Pas de l’Infernet, c’est beau, la mer de nuages camoufle toutes les vallées environnantes, crème Chantilly partout sous le soleil.
C’est beau . Je l’ai déjà dit ? C’est vrai, tant pis !
Le petit chemin descend à flanc vers le plateau d’Ambel, au dessus des derniers hêtres. La ouate des nuages nous rattrape et nous enveloppe. Elle est farceuse, celui ou celle qui s’éloigne un peu dans le brouillard pour un besoin naturel court le risque de l’éclaircie, aussi soudaine que révélatrice.
Á la pause, au Pas d’Ambel, une sieste s’impose.
Une votation improvisée nous permet de couper la parole à Nathan ! Selon l’expression qui a fait fureur pendant le séjour, « il est gentil, mais... ». Elle peut servir à tout moment, et pour n’importe qui.
Nous redescendons au refuge du Tubanet, intelligemment rénové par le Parc Naturel Régional du Vercors -PNRV- avec une partie accessible aux fauteuils roulants et des toilettes sèches adaptées. Une autorisation spéciale nous permet de faire venir le camion HCE et de retrouver tout notre matériel. Vous avez dit « Handicap ’invasion... » ?
Nous ne serons pas seuls ce soir, quelques randonneurs sont déjà là, et un groupe de jeunes d’une association science avenir. Quentin fait la statue vivante, et ils s’émerveillent : comment fait il pour ne pas cligner des yeux ?
Lionel, qui est dans l’univers Harry Potter depuis hier, transforme tout le monde avec sa baguette magique, les enfants jouent le jeu, c’est super ! L’écogarde du PNRV, dans sa tournée quotidienne, passe nous voir, et discute.
Vendredi
Le matin, Olivier récupère le camion et en faisant la chaîne, il est vite chargé.
Ensuite, allons voir la tête de la Dame, proue du plateau d’Ambel tendue vers le Sud.
Pique nique au refuge de la ferme d’Ambel et descente au refuge de Gardiol, tous deux bien rénovés par le PNRV.
Et c’est la dernière soirée...
Quentin danse, pour notre plaisir, et le sien. Et après le repas, ceux qui le veulent s’expriment sur leur vécu de la semaine. On l’a tous appréciée. Un rassemblement de gens « biens » fort différents, parfois un peu fous -les gens fêlés, ils laissent passer la lumière- dit Clément. Le groupe a fonctionné assez vite, grâce à la magie de la joëlette. Le groupe s’équilibre, « comme une joëlette sur sa roue » -c’est beau, ce que tu dis- Clément, toujours.
Pour beaucoup, au plan personnel, c’est une coupure bénéfique, un ressourcement qui rebooste.
On a félicité les nouveaux pour leur rapide adaptation, et l’un(e) d’eux s’est dit scotché par notre faculté collective à réaliser des choses extraordinaires avec nonchalance.
On a fait une ovation à Virginie, qui nous a régalé au long de la semaine, ainsi qu’aux AMM, qui étaient un peu frustrés de s’être restreint à cause de la météo.
C’était trop bien, beaucoup reviendront, merci HCE !
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