Saint-Jean aux Bois - 23 octobre 2021

10 février Antenne de Picardie

Cela faisait bien longtemps, en Picardie, qu’une randonnée n’avait pas compté 4 joëlettes et 31 participants au total.
Il faut dire que le groupe de professeurs de Nogent avait convié amis et conjoints.
Le grand nombre d’accompagnateurs permit aux néophytes de s’initier au pilotage de la joëlette, à l’avant comme à l’arrière.

Première leçon : la recherche de l’équilibre.

Lénaïk nous propose tout d’abord une première partie bucolique dans la forêt aux couleurs d’automne. Le soleil, un peu timide au départ, nous suivra toute la journée.

Premier arrêt devant le vieux chêne de St Jean, âge présumé 750 à 800 ans, haut de 25 m, au tronc de plus de 8 m de circonférence. Ce valeureux vieillard est parasité par des champignons et protégé par l’ONF. C’est le plus vieux chêne du département de l’Oise. Si la face qu’il nous présente est abimée, brulée par un feu en vue de détruire un nid de guêpes, nous constaterons que l’arrière est exempt de cicatrices.

Nous continuons notre balade par de jolis chemins forestiers en passant devant la mare Maillot et la mare Beauval.

Lénaïk, ce n’est pas une sortie escalade !
Leçon n°2 : le passage de gadoue ou comment ne pas glisser.
Une petite poêlée ?

Si on est perdu, grâce aux nombreux poteaux de carrefour, on peut retrouver son chemin, le trait rouge indique la direction du château de Compiègne.

Un bruissement dans la forêt, puis un cerf qui en sort et s’éloigne en courant. C’est la surprise du jour. Pourchassé par une chasse à courre, peut-être l’avons-nous sauvé ?

Enfin, nous arrivons dans le hameau de La Brévière perdu dans la forêt, ancien village de bûcherons. Nous pique-niquons devant le château, construit sous Napoléon III, et la présence statique d’une grande statue de cerf.

Repus et reposés, nous repartons pour une deuxième partie de randonnée essentiellement culturelle.

Lénaïk n’hésite pas à nous faire passer dans des coupe-gorges. En témoigne la stèle érigée à la mémoire du garde forestier Favreau assassiné le 28/10/1928.
Le lecteur officiel de notre rando nous déclamera cette tragique histoire.
 [1]

Nous nous dirigeons ensuite vers le prieuré Sainte Périne et l’étang du même nom dans lequel se reflètent les branches colorées des arbres.

En longeant un ru forestier, et en bravant quelques branches et troncs tombés trois jours avant lors d’une tempête de vent, nous arrivons dans le magnifique village de St Jean aux Bois.

Arrivée au village.
Le lavoir
La ferme de l’abbaye et la petite cour.
L’abbatiale

Un passage au cimetière nous permettra de voir le tombeau de Léon Duvauchel, écrivain de la forêt (1848-1902), auteur du roman "La Moussière" qui se déroule dans cette forêt.

L’héroïne du roman grave sur un arbre les œuvres de l’auteur afin qu’elles ne tombent pas dans l’oubli.

Nous franchissons la porte fortifiée et nous nous dirigeons vers nos voitures. Mais un dernier arrêt s’impose devant le restaurant ***, non pas pour y manger mais pour y chanter "Mon amant de St Jean", accompagné à la guitare par Martine. C’est en effet ici qu’Émile Carrara a composé en 1937 la musique de cette chanson.

La forêt de Compiègne a inspiré de nombreux artistes, notamment Maurice Utrillo, mais aussi des peintres plus contemporains comme le peintre Philippe Grisel. Nous passerons d’ailleurs devant son atelier en toute fin de randonnée.

Merci à Lénaïk de nous avoir proposé ce parcours et à tous les participants qui ont permis cette convivialité si chère à Handi Cap Évasion.

Notez dans vos agendas la dernière sortie de la saison : le 6 novembre à Babœuf avec Jean-Louis !

[1En 1924 ou 1927, Catoire, bûcheron, demeurait chez sa mère à La Brévière. Il était trésorier d’une association d’anciens combattants. Il devait rendre l’argent, qu’il avait dilapidé, sous quelques jours.

Favreau, célibataire, était garde forestier à Sainte-Périne. Il avait l’habitude d’aller, le soir, boire un verre au café de La Brévière.

Catoire l’attendit sur le chemin entre La Brévière et Sainte-Périne. Peut-être lui demanda-t-il de l’argent, peut-être lui refusa-t-il, peut-être qu’une altercation s’ensuivit ? Toujours est-il que Catoire tua à coup de hache le garde Favreau. Continuant son chemin il alla laver sa hache dans l’étang de Sainte-Périne.

Le lendemain, le boucher, faisant sa tournée, découvrit le corps. Il fut veillé chez lui à Sainte-Périne, allongé sur une porte en treillage, par les gardes forestiers.

Les gendarmes firent leur enquête. Les soupçons se portèrent sur les patrons du café. Croyant l’argent caché dans l’établissement, celui-ci fut fouillé de fond en comble, jusqu’au papier peint qui fut arraché.

Les gendarmes continuant leur enquête, ils interrogèrent Catoire qui travaillait au Four d’en Haut. Il avoua tout de suite. Albert Langlois, garde à la Forte-Haye, qui veillait le corps, trouva l’argent dissimulé dans la cuisinière.

Favreau fut enterré à Saint-Jean-aux-Bois ; un monument fut construit à l’emplacement du crime. Catoire fut condamné au bagne de Cayenne. Après sa libération, il y resta vivre et y mourut.