Matheysine du 16 au 23 juillet
« Pourtant que la montagne est belle… ». Ce refrain mille fois entendu, ces quelques mots pourraient relever de la banalité. Ah oui ?
Et bien non : je suis la montagne d’ici, mon nom est « Matheysine » ; je m’étale, je me vautre, capte tous les vents, surplombe les vallées mais je manque d’eau. Ceux qui me parcourent, humains ou animaux ont parfois pu me trouver un peu aride…
Que nenni lorsqu’un groupe d’inconnus - inconnus même entre eux au début – ce groupe se trouve concentré autour de 4 joëlettes ! Et puis, sublime supplément : à leurs côtés, une petite luciole qui chemine aussi. Cette toute petite lumière, si vive et si discrète à la fois : la présence d’un enfant de 10 ans a éclairé tout le parcours de par sa vivacité et sa curiosité pour toutes choses. Bienvenue Nathanaël !
Moi la Matheysine, j’ai dégusté ce plaisir de porter un groupe un peu hétéroclite. Voyez plutôt :
Samedi, tout le monde se retrouve à la Cabane des Chasseurs des Signaraux. Le maire, lui-même chasseur, a prêté son terrain et sa cabane super fonctionnelle. Les arrivées s’échelonnent, le soleil donne, l’âne cherche à manger. De l’autre côté de la clôture, des chevaux s’approchent en voisins curieux. Les présentations sont presque terminées, il manque juste les humains. D’abord les 4 passagers : Rodolphe, Marie- Christine, Catherine, Evelyne. Viennent ensuite Bernard et son épouse Marie, non-voyants. Pour les autres vous découvrirez leur prénom au fur et à mesure du récit.
Comme la convivialité est de mise, et sans forcer quiconque, on se retrouve autour de l’apéro à la bière belge. Deux de ces patriotes représentent bien leur pays : Bérengère et Léopold. Le dîner suivra, la parlotte aussi, le jeu de mémorisation des noms provoque rires et applaudissements.
Comme le météo s’y prête, tout le monde va dormir « à la belle ». Nous aurons le ciel et les étoiles au plafond, quel luxe !
Dimanche matin c’est l’initiation à la joëlette : présentation de l’objet et son maniement. Ravi de jouer le passager, notre luciole a le gabarit idéal pour la démonstration. Avez-vous déjà vu le sourire d’une luciole sur une joëlette ? C’est presqu’inédit ! Quelques autres enfants, très peu, ont déjà eu cette expérience, c’est au tour de Nathanaël d’être juché là-dessus. Ses yeux pétillent et c’est pas fini !
La première balade nous conduit à la Combe Noire et son arboretum. Ce sont les élèves de l’IME (institut médico-éducatif) de La Mure qui ont assuré la restauration des lieux. Beau travail : chaque variété d’arbres est décrite sur un mini panneau, la déambulation à l’ombre est appréciée.
On avait mis les cordes pour la montée. Pour redescendre, c’est plutôt « ludique ». En langage HCE, comprenez « technico-technique-on va s’en voir ». 8 km sur la journée, c’est bien pour l’initiation, on s’est beaucoup arrêtés sur l’arboretum, et maintenant tout le monde a faim.
Un peu plus loin, un sympathique endroit au large panorama, avec une cabane pour randonneurs en décor et quelques pins tordus nous offrent leur ombre pour notre premier pique-nique.
Anne-Marie, notre sublime intendante, s’est fait des nœuds dans la tête pour satisfaire à tous les régimes alimentaires : une vraie collection ! Elle a su, avec douceur, trouver les solutions pour que chacun y trouve son compte. Merci Anne-Marie. Les discussions vont bon train, on refait le monde bien sûr. Et retour à travers vallons et dénivelés.
Lundi. Aujourd’hui, il n’est pas question de paresser : lever 6 h, départ 8 h et quelques pour une longue journée. D’emblée les cordes sont mises et nous voilà dans une belle forêt de hêtres et de quelques ormes.
Des épines de résineux jonchent le sol, la caillasse bien présente occasionne des rebonds sur la joëlette et… quelques jurons de nos pilotes. Comme d’hab quoi !
Le challenge du jour c’est le sommet du Sénépy (1769 m). Au fur et à mesure de notre progression, plus aucun arbre ou buisson, même desséché. Les grandes prairies jaunes n’offrent plus grand-chose à brouter pour les grands troupeaux de bovins. L’ascension est difficile sous le cagnard.
Bien penser à s’hydrater et se pommader. Nathanaël est volontaire et courageux, et même s’il ne veut pas montrer sa fatigue, quand on le croise – il fait beaucoup d’allées et venues – son « j’ai mal à la tête, elle me tourne » incite à la prudence. « Je bois tout le temps » dit-il. Peut-être, mais une lichette ce n’est pas suffisant ! Raphaël intervient de façon un peu plus ferme pour qu’il s’abreuve suffisamment. Surtout qu’il y a encore une bonne heure de marche avant d’atteindre le sommet où nous déjeunerons.
A ce moment, nous avons croisé le berger qui va nous rejoindre et nous expliquer comment il organise une journée-type. D’ici au sommet, les mini-haltes sont fréquentes, on n’est pas loin du but, les vêtements collent à la peau. On arrive près d’un abreuvoir où Charlot va pouvoir boire. Il est déchargé des sacoches et va nous attendre là.
Ça y est, nous y sommes. Panorama à 360°, table d’orientation, très forte luminosité qui écrase les sommets rocheux. Et le soleil qui n’est pas encore à son zénith…
Vite, installer les tarps fort prudemment prévus par les connaisseurs. Les joëlettes libérées de leurs occupants vont servir de points d’attache pour les cordes qui maintiennent les toiles. Tout le monde s’y installe, c’est la séquence soupirs et soulagement.
Le ballet des bols peut commencer. Sylvain le berger nous a rejoints et participé à l’installation. Il est venu avec ses enfants, déjà ados. En fin de repas, le traditionnel carré de chocolat avec café ou thé se déguste à la petite cuiller. Pas pour être snob, non, il est juste complètement fondu.
C’est le moment pour Sylvain de nous consacrer un peu de son temps précieux ; il vient s’installer au milieu du groupe et nous explique son métier en détail.
Cet échange est fort sympathique. Toutefois, il ne cache pas les difficultés croissantes dues aux injonctions parfois contradictoires de l’Europe pour la production de viande (et de lait – lui ne fait que la viande). De plus, le manque d’eau de plus en plus fréquent sur des périodes toujours plus longues, l’oblige lui et ses collègues à installer des pompes ou apporter l’eau dans des citernes. Que de km parcourus chaque jour pour abreuver les quelque 600 à 800 têtes de bétail !
Nous avons passé là trois bonnes heures. On est bien.
Le temps passe vite. Il faut tout de même se bouger pour redescendre. Par les côtes de la Fouillouse qui ne manquent ni d’attrait ni de caillasses et autres racines… Les organismes fatiguent, tout le monde veut franchir l’étape avec le minimum d’arrêts. 550 m de dénivelé, sur la joëlette, ça tape, ça cogne, avant de retrouver un terrain plus roulant.
En bas, Frédérique nous fait remarquer et félicite le groupe pour le super dénivelé parcouru : on peut bien prendre quelques minutes pour admire cette partie à nouveau boisée.
La soirée ne s’éternise pas.
Mardi. Après 3 nuits passées sur le domaine des chasseurs, c’est la séquence rangements et nettoyage.
Un des chasseurs arrive plus tôt que prévu. Une discussion passionnée s’engage avec Léopold lorsque le chasseur se révèle être également pêcheur. Présentation des matériels avec des oh ! des ah bon ? chez nous, c’est pas comme ça ! On va dans les précisions : ici on trouve du lavaret (proche de la truite), de la féra, du corégone… Les spécialistes se régalent de mots et le cuistot des chasseurs qui est devant nous, parle déjà de la préparation du plat de midi.
Tout ça, c’est bien beau mais il faut lever le camp. Un transfert en voiture jusqu’au « Camping des Cordeliers », à Pierre Chatel, à quelques km. C’est une replongée, relative, dans la civilisation bien ordonnée sur des emplacements réservés, fort heureusement. Installation du marabout pour entreposer le matériel.
La chaleur est étouffante. En face du camping un grand lac, celui de Pierre Chatel. Vous devinez ce qui se produisit ? La balade avec les joëlettes s’est transformée en partie de baignade. Ah, quel plaisir ! Le plaisir est visible sur tous les visages et c’en est un autre que de voir les visages épanouis des passagers qui profitent des joies de l’eau.
Toute l’équipe s’est montrée très disponible. Et Bernard, non-voyant, a pu « nager avec Rodolphe sur moi » dira-t-il. « Puis ce fut avec Marie-Christine ».
A peine besoin de se sécher. Un jeu de cartes fait son apparition tandis que d’autres sont assidus au spectacle des groupes de jeunes qui s’entraînent à des enchaînements acrobatiques. Que des prouesses !
En fin d’après-midi, activité légumes à préparer pour le dîner. Juste après, les joëlettes reprennent du service.
Quelques coups de tonnerre, une pluie de grosses gouttes, mais de courte durée, a le mérite de bien rafraîchir l’atmosphère. Un petit tour autour du lac. Le soleil du soir resurgit, le vert des feuilles s’est attendri, c’est une jolie balade, agréable et dynamique.
Mercredi. Pas trop traîner ce matin non plus. Une visite au puits Sainte-Marie, à la mine de de la Motte d’Aveillans. La troupe se présente pour la visite commentée. Un film vidéo situe le contexte.
Pendant la visite, le guide, lui-même petit-fils de mineur, ne peut cacher son émotion lors de certaines évocations (effondrements de galeries, coups de grisou, chevaux tractant les wagonnets…). Le site est magnifiquement entretenu, le tourisme doit compenser la perte du travail due à la fermeture définitive des puits.
La matinée a passé très vite, nous étions au frais dans les galeries. Après ces deux heures dans la mine, la chaleur s’est accrue, nous rejoignons les véhicules restés sous le cagnard. C’est à nouveau la promotion baignade pour ceux qui le souhaitent. Un petit groupe resté pour la vaisselle, les rangements et la préparation du prochain bivouac. C’et aussi un moment pour quelques échanges plus privilégiés. On peut dire qu’il y a une bonne ambiance : ce qui est indispensable se fait de façon évidente et fluide. Comme si on s’était toujours connus !
Après la baignade, aux heures un peu moins chaudes, quelques km en voiture avant d’entamer la marche sur chemin facile et roulant. Charlot n’apprécie pas bien ces transferts en camion, surtout par cette chaleur.
Heureusement ce sont de tout petits trajets. Il est en manque ! L’herbe est rase, il faut lui trouver le terrain suffisamment herbeux et quand il y a quelques fleurs de chardons, c’est le top ! Le revers de la médaille c’est le chargement pour le bivouac : les affaires des passagers, le tipi, les repas. Depuis qu’il y a le tipi, c’est tellement plus léger et facile à monter et démonter.
Commence la balade en sous-bois, et fraîcheur. Une bonne grimpette nous conduit jusque sur un plateau : le Sagnat. Un troupeau de moutons y pâture sous bonne garde. Il y a 3 patous dont un qui s’acquitte très sérieusement de sa tâche : un agneau est passé à l’extérieur de l’enclos. Le patou ne peut pas suivre, le trou par lequel l’agneau s’est échappé est bien trop petit.
C’est à ce moment que nous arrivons. L’agneau est apeuré. Notre groupe s’éloigne le plus possible. Le patou aboie fermement en longeant sa clôture, se positionnant un peu à l’arrière de l’agneau qui petit à petit progresse vers l’endroit d’où il s’est échappé. Le voilà qui repasse sous les filets, tout est rentré dans l’ordre. A peu près. Tous ces aboiements ont effrayé Charlot. Il s’agit lui aussi de le faire passer bien à l’écart, il est réticent pendant quelque temps, peut-être gêné par sa charge un peu plus lourde que d’habitude. Comme s’il voulait économiser ses pas.
Nathanaël avait pris l’habitude de marcher avec un bâton soigneusement taillé. Le bâton pouvait être significatif pour les chiens de quelques ordres d’humains. Donc, planquer le bâton auprès d’une passagère le temps de traverser l’endroit.
Notre ascension continue, sur la montagne du Conest. Les corps fatiguent, la journée bien remplie fait ralentir l’allure. Tout là-haut à 1570 m, il y a du vent, un vent fort et froid qui oblige à se couvrir !
Le paysage est fantastique, même sous les nuages gris. Face à nous les massifs du Vercors, le Mont-Aiguille, le Dévoluy et le Champsaur. Rien que ça ! En bas, l’enfilade des 4 lacs : Lac mort, grand lac de Laffrey, lac Petichet, lac de Pierre-Châtel.
Côté nord, des monts pelés que la sécheresse a complètement rasés. Avec le soleil qui baisse, la lumière caresse juste les contours, effleure la cime.
De l’autre côté de la rive, à l’ouest, une plantation de conifères représente un aigle que l’on distingue parfaitement. Il faut dire que pas très loin, sur la route Napoléon, se trouve la Prairie de la Rencontre (les 100 jours ! Et oui, révisez le cours d’Histoire !)
En allant explorer de ci de là notre domaine de nuit, Catherine nous gratifie d’une roulade en slalom entre mottes d’herbes et bouses de vache. Tout va bien, elle éclate de rire, elle est repartie.
Nous installons le campement et les coins de couchage autour. Le bivouac, on a pratiqué toute la semaine ! Sauf ce soir, pourtant dédié à la chose, car le vent est tout de même violent. Au moins les passagers et quelques autres se réfugieront sous le tipi après le dîner.
A l’écart un haut « fût » de pierres est construit pour protéger le réchaud des rafales de vent, ce qui nous permet de manger une bonne soupe chaude, bienvenue. Et le reste aussi.
Notre petite luciole a bien trottiné, pris souvent la longe de Charlot pour le changer d’endroit quand il n’y avait plus assez à manger, notamment les fleurs de chardon. Il s’est montré très vigilant sur cet aspect. Je crois que ce fut une belle découverte pour Nathanaël que de mener l’âne et vaincre sa légère appréhension pour lui donner à manger, une pomme par exemple, la main bien ouverte.
Une autre « amoureuse » de Charlot, Pascale qui l’a mené sur de longues distances, découvrant aussi que si Charlot veut pâturer là-bas, il y va !
Nathanaël a bien envie de discuter avec nous ce soir, mais il est tard et son papy lui rappelle gentiment que demain est un autre jour… de marche. C’est pareil pour tout le monde, personne ne traîne.
Jeudi. « Ce jour est à marquer d’une croix sur le calendrier » a dit Marie, 71 ans. Oui, une journée exceptionnelle, de celles que l’on aime à HCE.
C’est un lever à 6h30, banal lors de nos séjours. Au sommet de la colline où nous avons dormi, un troupeau de veaux et génisses, bien groupé, nous observe. Un peu plus bas que notre campement, un abreuvoir et quelques bovins. Dans la pente une dizaine d’entre eux se sont aventurés, tout en nous contournant. C’est l’heure à laquelle le troupeau se resserre pour descendre boire. Circuit immuable. Et nous sommes dessus.
Une dame de la ferme voisine vient à notre rencontre pour nous dire que nous prenons des risques à être sur le trajet des animaux. C’est Anne-Marie qui est là et l’accueille, bientôt rejointe par Frédérique. Excuses, fallait-il une autorisation, quelle procédure ?
Florence, la bergère du lieu, explique qu’un animal peut toujours charger, même si le troupeau a l’air paisible.
Très vite on passe à « d’où venez-vous ? » etc… Cette femme, à la charge de 510 têtes de bétail, raconte son métier, qu’elle est revenue au pays pour être avec ses parents vieillissants, anciens maraîchers bio (! déjà), connaissant bien Sylvain, le berger que nous avons rencontré il y a 2 jours.
Pendant cet échange, nous voyons, en contrebas, 3 ou 4 silhouettes qui se déplacent lentement. Et Florence d’expliquer : « Ce sont mes parents, mon père a eu un AVC il y a 3 ans et depuis il ne marche quasiment plus. Avant il allait partout, il aimait grimper tout en haut jusqu’à la table d’orientation. A présent il est triste de ne pouvoir franchir qu’une centaine de mètres et rester dans sa cour ou enfermé par mauvais temps ».
Quelques-uns du groupe s’étaient rapprochés. Spontanément, la même idée a jailli : emmener Max et Marie (les parents de Florence) en haut, vers la table d’orientation d’où l’on domine toute la vallée et les monts décrits plus haut.
Une seule joëlette peut être disponible puisque son occupante se propose de grimper à pied – certes lentement- en haut de la colline.
Raphaël, Gérard, Bernard M. ont couru dans la pente pour proposer la balade aux parents de Florence. Surpris et émus, ils acceptent, remerciant tant et plus. Max s’installe sur la joëlette, un instant Marie se met dans la corde.
L’équipage calcule le trajet, par ici, c’est plus facile…. Tirer sur la corde…
Presque tout le monde est arrivé au sommet. Dans la pente, il y a encore Anne-Marie, Evelyne et Marie l’épouse de Max. Celle-ci raconte sa jeunesse ici, son métier de maraîchère bio, et pour Max l’amour inconditionnel de la montagne. Dans ces temps ils étaient tous maraîchers, et bien que les moyens de communication aient été moins évolués, la solidarité existait entre les familles. « Et chaque achat était pesé, et les enfants suivront… ».
De temps à autre, une réflexion d’un autre ordre, un commentaire, un remerciement… « Si vous saviez comme ça nous touche cette solidarité. Ah ça ! On ne le voit plus beaucoup de nos jours ». Quelques larmes dans les yeux des unes et des autres. On s’arrête un moment, on repart, ça grimpe dur !
Presque arrivées, on voit Raphaël qui déboule pour proposer la joëlette pour terminer le trajet. Non pas, nous y arriverons.
Et puis, la ligne d’arrivée est franchie, applaudissements.
Tout le monde se place autour de Max et Marie, ils se prennent par la main. Max est si heureux de regarder SON paysage d’un peu plus haut, comme avant. Florence aussi est heureuse et émue.
Photos du groupe, on gardera le contact.
Les garçons sont redescendus emmenant Max jusqu’à sa maison. Ils nous ont redit les remerciements de Max et ses larmes de joie d’avoir partagé ces moments avec nous.
Marie redescend à pied avec Anne-Marie et Evelyne, deux ou trois autres nous dépassent, Marie connaît les creux et les bosses à éviter.
Oui, cette journée aura été la plus mémorable de cette belle semaine. Ce sont eux, Max et Marie qui nous ont raconté leur pays. LEUR pays.
Pour Max et Marie, hip hip hip ! hourrah !
Le temps passe trop vite dans ces circonstances. A 9h30, il faut reprendre le périple. Nous reprenons en sens inverse le chemin des forêts qui nous amène rapidement aux véhicules. Les joëlettes sont repliées et retrouveront leur fonction demain matin pour la dernière journée.
Vendredi. Un beau programme nous attend pour cette dernière journée.
A 8h30, nous partons pour rejoindre l’embarcadère de Mayres-Savel où le bateau-navette nous transportera sur l’autre rive du lac de Monteynard.
L’historique et les repères de l’activité du barrage sont diffusés par haut-parleur. On est à la fois frustrés de ce que les explications sont trop rapides et d’un autre côté, on a envie que ça s’arrête, la qualité du son n’étant pas vraiment top. On préfèrera glisser sans bruit sur l’eau turquoise, au soleil ayant à peine franchi les corniches qui surplombent les eaux calmes. Un véliplanchiste est déjà en pleine action.
Nous reprenons les joëlettes, l’ascension vers la passerelle d’Ebron commence.
Les 2 passerelles dites himalayennes qui enjambent le Drac (rivière alimentant partiellement le barrage) ont un balancement qui laisse quelques sensations de déséquilibre…. Tout est bien sécurisé ! Juste avant d’emprunter la première passerelle (180 mètres de long), une surprise : dans ses bagages, Inès (qui dans la vie est impliquée dans le milieu du théâtre) sort de son sac plusieurs vêtements qui ne sont pas des déguisements mais plutôt une garde-robes sortie des malles des années 50 et 60.
Avec un petit plus d’originalité dans les couleurs et les costumes folkloriques…. Chacun prend l’atour qui se présente, foulard, jupe, combinaison, perruque etc…. Grandes discussions et rigolades. Un touriste est sollicité pour prendre la photo de cette tribu passablement dissipée. Clic-clac, l’image est dans la boîte.
De l’autre côté de la passerelle nous prenons des chemins très fréquentés. Comme midi approche, les gens s’arrêtent. Nous ferons la même chose un peu plus tard devant une vue sur la rivière.
Tant que nous sommes dans la forêt, la chaleur est à peu près supportable. Dès que nous n’avons plus cette protection, le soleil est implacable, obligeant à de nombreuses pauses. Fort heureusement les véhicules ne sont pas trop loin, nous pouvons rentrer au camping et pour les plus fatigués, se rafraîchir et s’asseoir… à l’ombre.
Tout de même, c’est demain le départ ; une fébrilité certaine accapare nos marcheurs-accompagnateurs qui commencent à plier, nettoyer, ranger tout ce qui n’est pas indispensable au dîner et à la soirée. Les joëlettes sont repliées, cette fois, c’est la dernière. Rapidement, les malles sont hissées dans le camion. Pour demain, restent seulement quelques caisses qui ramasseront du petit matériel.
C’est, pour finir, la soirée du bilan où chacun exprimera brièvement son ressenti à propos du séjour. Les 6 nouveaux du groupe de départ ont dit leur surprise positive sur l’état d’esprit et de convivialité.
Moi la Matheysine, je ressens ce petit manque qui va m’envahir demain matin. Encore une belle nuit à offrir à cette superbe équipe qui n’a jamais cessé de m’admirer, sous tous les angles… Avouez que ce n’est pas désagréable !
A bientôt sur mes chemins ! N’oubliez pas les joëlettes !