Haute-Ubaye - 28 juillet au 4 août 2018

25 janvier Reportages

Et pour la Haute Ub’aïe, atchik atchik atchik, aïe aïe aïe !

La Haute Ubaye, on m’avait dit : « tu vois le Club Med ? ben c’est pareil mais en mieux »
Alors ni une ni deux, je suis allée sur le site du Club Med et je me suis dit que la description augurait de bonnes vacances en perspective.

« Le but dans la vie c’est d’être heureux ; le moment pour être heureux c’est maintenant et l’endroit pour être heureux c’est ici. », […]. Les plus beaux endroits de la planète, mille cultures à découvrir, le plaisir du plein air, les émotions du goût et le sens du partage : voilà la trame sur laquelle nous vous composons les plus belles vacances possibles. » et puis, plus loin : « Pour vous aider à mieux déconnecter et vous reconnecter, nous avons inventé le all inclusive, un forfait comprenant tous les ingrédients des vacances rêvées. Le transport, le transfert, l’hébergement et des repas savoureux, mais aussi toute une gamme de services attentionnés pour vous. Pas de stress. Pas de contraintes. Juste le bonheur de la spontanéité retrouvée. ». Club Med

Pas d’hésitation, je m’inscris si c’est encore mieux que ça !

Tout commence donc sous un marabout monté à la hâte avant l’orage qui approche. L’arrivée de Christophe, notre serre-file en chef, marque le début des festivités.
Un début rafraîchissant et glissant pour toute la troupe !
Particulièrement glissant pour Victoire, dont le pied marin n’a pas résisté à la liqueur d’échalote Vendéenne, résultat : une virée nocturne aux urgences de Briançon pour Victoire, Pierre-Alain et Pauline, deux points de suture à la clé et un coucher à l’aube.
Un début rafraîchissant et glissant qu’on vous disait !
Le lendemain, la météo incertaine incite Yannick, notre G.O., à repousser la journée d’initiation au 3e jour et à commencer "dré dans l’pentu". L’apprentissage de la joëlette « Flexion, piqué du bâton, extension » ce sera pour mercredi !

Le dimanche, nous nous engageons donc vers notre premier bivouac.

Le temps est impeccable (Club Med oblige) tout comme les 700 mètres de dénivelé au cours desquels les biceps de Libert sont mis à contribution grâce au pédalier (le coup des 700m c’était écrit en petits caractères dans le programme non ?), mais cette petite fatigue passagère est balayée par une baignade dans une eau couleur lagon à la température parfaite (environ 13°C qu’y disait le dépliant). Une bonne partie de la troupe, y compris Julie la warrior, y ont barboté.

La nuit en bivouac qui s’ensuit, au milieu des edelweiss qui nourrissent l’émerveillement de notre botaniste Michèle, est étoilée et revigorante.

Le lundi, fin de la montée pour atteindre le lac aux neuf couleurs.

L’évolution de la température étant inversement proportionnelle à l’altitude, les prétendants à la trempette se font plus rares… La descente de l’après-midi finit de décimer les troupes et le matériel : un brancard vrillé, une joëlette cassée et un Charlot épuisé, un beau palmarès !

Pour éviter les courbatures, Benjamin nous régale de sa spécialité rémoise accompagné de ses petits toasts, Camille nous prépare une entrée alliant l’esthétique au gustatif et Christiane prend ensuite la relève avec du poisson frais accompagné de ses pommes de terre, et puis en dessert, des glaces ! Le all inclusive c’était donc ça !

Le mardi, comme tous les matins, notre G.O. nous réveille au son de son bol chantant tibétain. Aujourd’hui, gros challenge : récupérer tous les défauts des deux premiers jours au cours d’une petite balade débonnaire en forêt. L’activité détente (« grosse sieste ») prévue dans le programme à midi est elle aussi la bienvenue.

Le soir, la rencontre fortuite de Francis le roi du pastis (et accessoirement de la soudure) permet à Yannick, moyennant deux tournées, de réparer la joëlette cassée. Pour fêter ça, une petite soirée guitare et dégustation de spécialités en tous genre (un chocolat chaud aux effets surprenants pour Anne-Emmanuelle et Lise, le rhum mémorable de Thomas), est l’occasion de balayer un large répertoire concocté par Nicolas. Ça chantait à tue-tête, encore et encore, et ça se grattait fort, parce qu’il en faut peu pour être heureux ! Et puis, comme le dit tonton Pierre-Jean, alias Pièce Jointe pour les intimes, pour affronter une foutue pente rien ne vaut une bonne descente.

Le mercredi, le réveil est difficile et la pente raide ! Les muscles se crispent, et la pluie pointe le bout de son nez dans la montée de la mort qui tue finale. L’arrivée au col est mémorable, la pluie, le vent, et puis finalement l’orage s’abattent sur la bâche tendue à la va-vite.

Chacun essaie d’une main de manger ce qu’il peut et de l’autre de maintenir la bâche au-dessus de sa tête, et puis c’est reparti au milieu de l’orage qui nous tourne autour (alors là j’ai pas bien compris à quelle activité ça correspondait dans le fascicule du Club Med, en tout cas c’était pas dans la section détente). L’orage laisse finalement la place à un petit soleil réparateur une fois que nous sommes arrivés aux baraquements de Viraysse où nous établissons nos quartiers et posons nos fesses.

Certains optent pour une nuit sous la bâche, d’autres choisissent la chaleur poussiéreuse des baraquements, mais toujours dans la bonne humeur, les gloussements d’Elodie l’attestent jusqu’au bout de la nuit. Matthieu, armé de son sourire et de son rire communicatifs, fait des siennes, elles ont bon dos les pauvres araignées du fort, n’est-ce pas Matthieu !

Le jeudi, toujours le bol chantant tibétain (le Club Med quand ils ont trouvé un bon filon ils l’exploitent à fond, enfin bon) pour nous entraîner jusqu’à la Tête de Viraysse. La vue est spectaculaire, imprenable, ça vaut bien une petite photo des 30 ans un tel panorama !

La descente vers Larche qui s’ensuit est efficace, rondement menée, et terminée juste à temps pour éviter l’humidité dans les pentes raides.

Le montage du marabout quant à lui n’échappe pas à la mare à boue mais c’est de courte durée et c’est finalement sous un ciel clément que la soirée se termine.

Le vendredi, une petite incursion dans le parc du Mercantour, sur un terrain plus que balisé et parsemé de gardes du parc déguisés en marmottes, est l’occasion de se détendre. Pas de stress. Pas de contraintes. Juste le bonheur de la spontanéité retrouvée.

Ben oui c’est ça un séjour Handi Cap Évasion. Ce séjour qui s’est terminé entre pleurs et éclats de rires et ces moments magiques que l’on a partagés (merci à ta maman Matthieu de nous avoir offert ce moment de communion collective autour de ta belle tignasse noire) ont été très justement décrits par Guy au cours du tour de table final. Il me semble que la citation suivante de Tchouang Tseu résume assez bien tes mots : « Avec trop on se perd. Avec moins on se trouve. »

Et bah en tout cas on s’est tous très bien trouvés, ça c’est sûr. Et on remettra cela avec grand plaisir, ça c’est sûr aussi ! Je vous embrasse tous très très fort !

Et pour clore cette semaine de partage (là-dessus le dépliant il enjolivait pas les choses, je dirais même qu’il sous-estimait un peu le truc), Nathalie et Sébastien nous ont régalé de leurs talents, en interprétant une petite chanson reprise en cœur (Francis si tu nous entends, on a pensé très fort à toi pendant cette semaine) :

D’abord des gens qui se rencontrent
Des gens des 4 coins de France
En route pour de nouvelles aventures
Sur les chemins de la Haute Ubaye
Et ça monte encore et encore
C’est que le début d’accord, d’accord
L’instant d’après, le temps se déchaîne
Les gouttes grossissent comme nos cuisses
On se retrouvera jamais seul
A bondir aux claquements de la bâche
Et la pluie tombe encore et encore
L’orage gronde, d’accord, d’accord
Une joëlette vient de tomber
Dans le vide Matthieu s’est jeté
Tous les morceaux à ramasser
Yannick adore les ressouder
Ça casse et recasse, encore et encore
Mais on continue d’accord, d’accord
Tu comptes les mètres qu’il te reste
Tu sens le parfum de tes chaussettes
Tu confonds ton caleçon et ta casquette
Le PQ avec ta serviette
Et ça pue toujours encore et encore
L’déo n’y fait rien d’accord, d’accord,
Le groupe s’est soudé à coups de caillasses
On a transpiré, monté, dérapé
Adieu vaisselle grasse et lèvres fendues
Adieu chaise WC et chaussures mouillées
Mais on reviendra encore et encore
A l’année prochaine d’accord, d’accord.