Balcons de la Meije du 11 au 18 août 2018

25 janvier Reportages

Cette fois, nous voici en Oisans, paradis des randonneurs et des alpinistes, plus précisément dans le massif des Ecrins.
Une semaine qui s’annonce pleine d’aléas avec un changement d’accompagnateur montagne, des désistements en série dans l’équipe quelques jours avant le départ, une météo capricieuse, un marabout qui manque à l’appel pour abriter l’équipe... Mais avec HCE, il y a toujours des solutions comme vous allez le voir avec le récit de Pierre-Marie.

1er jour
Et c’est parti pour mon 1er séjour HCE ! Matinée chargée entre la énième vérification du sac à dos, la préparation des pains d’épices pour partager avec l’équipe et celle du pique-nique pour ce midi… On stresse un peu mais bon on est surtout super excité à l’idée de rencontrer enfin tout le monde ! Avec une partie de l’équipe, nous nous retrouvons à la Gare de Grenoble avec notre guide Jean-Paul. Ce dernier est au volant d’une HCE-mobile chargée comme il se doit entre les affaires du bivouac, le marabout et notre brave destrier, Charlot. Ensemble, nous partons en direction du camping municipal de Villar-d’Arêne, notre camp de base pour le séjour. Arrivés sur place, on installe le campement, avec une vue magnifique sur la Meije et le Grand Galibier puis dès que notre intendant Willy nous rejoint, on prépare le repas et on lance notre premier apéro avec le traditionnel tour de table pour apprendre à se connaître.

2ème jour
Programme du jour : randonnée d’initiation à la joëlette. Jean-Paul nous fait un petit topo dessus et notamment sur la gestion de l’équilibre ainsi que la coordination entre les pilotes avant et arrière. Pour résumer : si on travaille bien, on travaille moins ! Nous installons nos passagers dans les joëlettes et partons sous un soleil radieux ! Nous partons sur un chemin roulant avec une vue magnifique sur la Meije. Depuis Villar-d’Arêne, notre objectif est de monter jusqu’à l’Aiguillon puis de revenir en passant par le Lac du Pontet.

Après avoir fait un bon bout de notre ascension, nous nous arrêtons à une bifurcation pour faire une pause-graine, première d’une longue série ! Nous repartons pour l’Aiguillon et attaquons une belle montée dans un champ, si belle que nous décidons d’y aller 2 joëlettes à la fois ! Les cuisses travaillent bien, les respirations sont profondes, on arrive en haut et on repart en bas chercher les 2 autres joëlettes. Beau travail d’équipe !

Arrivés en haut de cette montée (pour la deuxième fois, donc), le repas arrive à point nommé. Après le repas, montée plutôt courte mais intense pour aller en haut de l’Aiguillon. Nous redescendons ensuite jusqu’au Lac du Pontet par un chemin très intéressant : étroit, des lacets et quelques pierres nous permettent de travailler nos virages et manœuvres.

Au Lac du Pontet, nous ne résistons pas à l’appel de l’eau. La baignade est assez fraîche mais particulièrement revigorante ! Nous redescendons ensuite au camping. Pendant le dîner, Jean-Paul nous briefe sur l’organisation des 3 jours d’itinérance à venir. La météo s’annonce capricieuse dans l’après-midi, il faudra partir tôt (donc se lever tôt) pour éviter la pluie.

3ème jour
Après un réveil aux alentours de 6h, nous préparons et installons le petit-déjeuner à l’extérieur avec quelques âmes éveillées. Le temps que le reste de l’équipe arrive, les gouttes commencent à tomber. Les prévisions étaient peut-être un peu trop enthousiastes, nous sommes pris de court ! Les tables rentrées dans le marabout, nous profiterons de notre petit-déjeuner au sec. Après le petit-déjeuner, nous préparons néanmoins notre sac pour un départ éventuel en fin de matinée, à confirmer...

Quelques minutes plus tard, le verdict tombe : décollage en début d’après-midi, en espérant que la météo sera plus clémente. Sous le marabout, nous sortons donc les jeux de société et c’est parti pour la récréation ! La matinée se conclut par une promenade jusqu’au petit lac voisin. Après le repas, nous partons en voiture pour Le Chazelet, qui sera notre point de départ.

L’objectif de la journée est d’atteindre les Chalets de la Grande Buffe en longeant le Torrent du Ga afin d’y installer notre bivouac. Une surprise nous attend sur place... mais rien n’a fuité pour l’instant ! Après une courte montée, nous partons sur des lacets très roulants. Le contraste entre les bords du torrent, très rocailleux, et les prairies environnantes, très vertes, est sublime.

Nous arrivons au lieu escompté et la surprise est de taille : deux superbes yourtes nous attendent ! Nous aurons même accès à un four pour réaliser notre croziflette, re-baptisée « yourtiflette » pour l’occasion ! Les yourtes sont d’autant plus appréciées que la pluie reprend de plus belle ! Quand elle se calme, un arc-en-ciel nous redonne du baume au cœur. Guillaume et Sarah nous offrent alors un concert de fifre qui sera suivi de quelques chants avec Jean-Marie.

4ème jour
Ce matin, petit-déjeuner au soleil avec une très belle vue sur la Meije. Profitons-en, la météo s’annonce plus mitigée pour la suite. Nous partons ensuite en direction du Gros-Têt et, dès le début, ça grimpe (et sous un crachin absolument délicieux) !

Nous faisons une étape à La Cabanote, en peu en contrebas de notre objectif. Nous déposons quelques affaires et attaquons la montée pour atteindre le lieu du repas, donnant sur le Gros-Têt. La pente est raide : ce sera donc 2 joëlettes à la fois. Cependant, nous annulons les quelques kilomètres restants pour le sommet du Gros-Têt afin d’arriver plus tôt au lieu du bivouac et ainsi éviter la pluie pour l’installation.

Après le repas, nous prenons une photo de groupe avec la banderole HCE et une vue sur les Grandes Rousses. Nous redescendons ensuite pour récupérer nos affaires. Arrivés en bas, petite pause, artistique même pour Arthur qui revisite l’art mégalithique. C’est au son des fifres de Guillaume et Sarah avec « Bella Ciao » que nous repartons en direction du lieu du bivouac, proche du refuge des Moustiers sur le Plateau d’Emparis.

Nous déambulons donc sur les très beaux lacets du GR54 dans le marais du Rif Fort, où nous recroisons notre hôte de la veille, accompagné cette fois-ci de ses moutons. Arrivés à destination, nous nous attelons à l’installation du bivouac. L’air est frais, différentes stratégies sont mises en œuvre pour nous réchauffer : une soupe des plus bienvenues puis quelques danses bretonnes (ce soir c’est fest-noz !).

5ème jour
Réveil à la fraîche : la plupart des duvets de ceux qui ont dormi à la belle étoile ont gelé ! Charlot se charge de réveiller les moins matinaux. Nous rangeons le bivouac et repartons pour le Col du Souchet. L’ascension est assez raide. Pause-graine à l’arrivée avec une vue magnifique sur la Meije. Nous bifurquons ensuite en direction de l’itinéraire des lacs. Quelques lacets nous permettent de rejoindre le Lac Noir en passant à côté du Lac Cristallin. Au Lac Noir, nous en profitons pour piquer une tête (à quasiment 2800m d’altitude, ça n’a pas de prix !).

Repas puis sieste au soleil pour recharger les batteries avant de repartir pour notre point de départ, au Chazelet. Nous nous lançons donc pour une belle phase de descente. La présence de nombreuses pierres rend le tour du Lac Noir assez épique, des cyclistes nous prêtent main forte pour la plus grosse marche. Nous arrivons rapidement au Lac Lérié mais ne nous attardons pas sur place.

La descente qui suit est accompagnée d’une petite frayeur car une soudure (vitale) de la joëlette de Ludo nous lâche. Une réparation de fortune à base de scotch et de corde nous permettra de finir notre trajet dans de bonnes conditions (enfin, toujours un œil sur ladite réparation quand-même...). Le passage un peu technique d’un gué nous permettra d’en valider la solidité. Quelques randonneurs et trailers nous aident pour ce moment.

Nous poursuivons notre route jusqu’au haut du « Sentier des Mules » qui nous offre une superbe vue sur le Chazelet. De là-haut, nous arrivons d’ailleurs à distinguer le camion HCE. Après ce petit intermède, c’est parti pour la descente finale. C’est bien technique, l’amusement et la concentration sont à leur paroxysme ! En bas, une petite montée (un peu dure car on en a plein les pattes) clôture la journée. Nous rentrons ensuite au camping de Villar-d’Arêne.

6ème jour
Après une bonne nuit de sommeil, nous re-préparons nos affaires pour deux jours d’itinérance avec une étape au Refuge des Alpes de Villar-d’Arêne. Pendant que nous préparons les affaires, Pauline sympathise avec un couple d’étudiants américains, attirée par le son de la guitare du garçon : magnifique moment d’émotion lorsque nous finalisons nos préparatifs au son de Radiohead.

Nous partons ensuite en direction du Refuge de l’Alpe par le GR54. Les premiers kilomètres longeant la Romanche sont très roulants. Nous passons un gué par un pont de pierres. Puis c’est parti pour une montée aussi technique que tonique. Nous enchaînons les pierres, les marches, les virages serrés. Des randonneurs et trailers nous aident pour certains passages délicats. Un couple de lyonnais nous suit même jusqu’au sommet. Arrivés en haut, nous faisons notre pause repas.

La vue est incroyable. La fatigue se fait ressentir au sein de l’équipe. Heureusement le refuge est visible de là ! Nous ferons néanmoins une petite sieste sur place. L’après-midi s’annonce plutôt calme. Une petite heure de marche nous permet d’atteindre le refuge. De plus, nous avons une très belle vue sur la Romanche au creux de la vallée ainsi que sur les sommets entourant le refuge, et tout ça sous un soleil magnifique.

Nous arrivons donc en milieu d’après-midi au refuge où nous commandons un petit verre (et même une petite part de tarte pour Pauline). La bière ambrée locale est des plus agréables. Suite au repas, nous projetons un film sur l’association puis un documentaire sur une ancienne édition de notre randonnée (où nous apercevons Jean-Paul avec 6 années de moins, ce qui suscite quelques taquineries...) en compagnie d’autres clients du gîte. Tout le monde est captivé.

7ème jour
Ce matin, Niels, garde-moniteur du parc national des Écrins, se joint à nous pour la journée. L’objectif du jour est d’aller au Col d’Arsine. Avant la randonnée, Niels nous fait profiter de sa longue-vue pour observer des chamois se trouvant sur le massif en face du refuge, appelé (très étonnement) « pic de Chamoissière ». Notre guide nous livre alors un certain nombre d’explications sur les chamois.

La randonnée matinale se fera finalement à 3 joëlettes, Pauline étant très fatiguée. Nous partons donc pour une montée assez raide suivie d’un replat. Sur ce dernier, Niels nous parle avec passion de l’environnement local, ses connaissances semblant aussi pointus sur la faune que sur la flore. On évoque les conséquences envisagées du réchauffement climatique et notamment sur la fonte des glaciers. Nous parlons également des traditions locales, telles que la Fête du Pain Noir. On se rend compte de la rigueur des conditions que les anciens habitants du coin ont pu traverser.

Suite à cela, nous repartons en direction du refuge car le col et le lac d’Arsine semblent peu accessibles à cause des conditions météo. Dans la descente, certains d’entre nous discutant avec passion en oublient de traverser le cours d’eau au niveau du pont. Le passage se fera finalement en aval, les pieds dans l’eau !

Arrivés au refuge, nous profitons des derniers rayons de soleil pour manger en terrasse. Après le repas, nous ne tardons pas à partir afin de réduire notre temps de trempage, d’autant plus que la belle montée de la veille avec ses pierres et marches saillantes est donc devenue une belle descente, pouvant être une vraie patinoire avec la pluie. Malgré ces conditions difficiles, l’excellente adaptation de l’équipe permet de s’en sortir avec brio : on y va progressivement, avec finesse : c’est dans ces moments-là que l’on réalise les vertus de la patience !

Arrivés au camping, le ciel se dégage et c’est l’heure de l’apéro : la joie se lit sur nos visages. En parallèle, on prépare un couscous et un tiramisu : très bonne soirée en perspective ! Pendant le repas, tandis que nous nous délectons avec ces mets, nous en profitons pour faire un tour de table afin de rendre compte de notre expérience. Les nouveaux parlent d’une surprise, les anciens évoquent la magie HCE mais au final tout le monde est unanime : quel esprit de groupe et quelle énergie ! Merci à tous !

Dernier jour
Levés avant le soleil, nous préparons nos affaires avant de nous séparer. Suite au petit-déjeuner, nous replions le Marabout et rangeons tout dans le camion. Les au-revoir sont très durs mais on se rassure en se disant que c’est pour mieux se retrouver dans un nouveau séjour, et au plus tôt de préférence !

Le rendez-vous est d’ailleurs pris pour l’AG qui se tiendra à Vénissieux en novembre !