Séjour en Haute Ubaye du 24 au 31 août 2013

25 janvier Reportages

La haute Ubaye, c’est le bout de la France du Sud- Est, la frontière Italienne, au Nord du Mercantour, au Sud du Briançonnais et du Queyras, le Col de Larche permet le passage en Italie du Nord vers Cuneo et Gènes.
Le GR 5 -Grande Traversée des Alpes, du lac Léman à Menton y passe en restant majoritairement au dessus de 1500 m. Nous allons le côtoyer dans les fonds et les cols de vallées perdues, minérales, sauvages, peu habitées en hiver, paradis des randonneurs amateurs de dénivelées, et où le téléphone portable ne passe pas, quel plaisir ! bizarre ....

Après avoir passé le pont du Chatelet, spectaculaire arche entre deux parois rocheuses à 90 m au dessus du torrent.... la route est chaotique étroite et ravinée avant de parvenir au hameau de Fouillouse, son église, quelques maisons grises aux toits pentus.

800 m plus loin le campement que l’on va monter sous un orage de grêle près d’un replat à proximité du torrent et du départ des sentiers. L’arrivée des participants sera au compte goutte car ce n’est pas facile à trouver, mais on est si loin des tracas de la ville et des autoroutes...

Finalement tout se met en place autour de la table. Pascal, notre intendant, est déjà aux manettes de la cuisine. Olivier venu avec son bus vert à fleurs jaunes et son chien chaman, Mainon le mulet a déjà son enclos...

Enfin à 23 h après les présentations, le dîner terminé et le programme étant établi, on peut s ’allonger, sous le marabout, les tentes, à la belle étoile, selon ses préférences, bien que le temps menace toujours et que la nuit soit fraîche. Nous sommes à 1950 m d ’altitude...

Nos passagers, Marie Odile et Carole, Kevin et Hassen ont déjà été pris en charge par leurs équipes de référents, tandis qu’ Elise et Pierre vont bien marcher sous nos yeux attentifs...

Réveil à 7h30 avec le fumet du café que Bernard (Mr Bouchons) nous préparera tous les matins, c’est un lève tôt... La matinée est très pédagogique avec Olivier qui détaille la joëlette son montage, son maniement, ses points de faiblesses, sa dynamique, sa conduite par les accompagnateurs avant, arrière et latéraux.... car il y a plusieurs néophytes, une majorité de moins de 35 ans et quelques « vieux » expérimentés mais aux capacités physiques parfois incertaines ...,disent-ils...La suite prouvera que tout le monde s’en tirera plutôt bien....

Puis les consignes pour le Mulet Mainon qui a son caractère, vif et puissant, et qui doit être une aide plus qu’une charge, la suite nous montrera ses qualités et défauts..

Il est temps de passer aux travaux pratiques et nous voilà partis pour aller déjeuner sur un alpage où paissent les moutons, 300 m plus haut et 2 h 30 de marche plus tard...Belle vue ensoleillée sur le village et au loin, bas dans la vallée, St Paul sur Ubaye. Le retour sera l ’occasion de simuler quelques épreuves techniques, car Olivier nous promet des passages ludiques, aériens, déjantés et parfois verticaux...affaire à suivre.

Retour au camp pour un repas avec omelette aux pommes de terre. Pascal dirige et donne les consignes pour les petites mains en cuisine. En quelques jours chacun va trouver son créneau d ’activité, le couvert, la vaisselle, les préparatifs vestimentaires, alimentaires, le mulet, et il n’y aura bientôt plus de débutants ni d ’anciens inoccupés, pour des actions visibles ou invisibles, mais nécessaires.. !!!

Lundi, il fait frais le jour se lève comme nous à 6h30 mais le soleil ne touche les tentes qu’à 8h36 ...deux heures humide, fraîches et ventées, le démarrage est parfois laborieux d ’autant que ce matin il faut préparer le bivouac de ce soir prévu au refuge du Chambeyron à 2626 m d’altitude, et il faut y aller...

La montée en sentier dans les prairies puis en dévers sous les rochers se fait prudemment et efficacement grâce aux leçons de la veille, et sous le soleil.

Halte déjeuner en route, face au Brec de chambeyron (3390 m) qui domine la vallée et marque la frontière avec l’IItalie.

Quelques nuages n’empêcheront pas certains de se baigner (rapidement car l’eau du lac est à 10/12 degrés..) dès l’arrivée au refuge....mais le calme des lieux est troublé par l’hélico de la gendarmerie venant inspecter une paroi où le gardien du refuge aurait décelé à la jumelle un sac orange de grimpeurs partis le matin ...les nuages masquent le sommet et ils repartent...fausse alerte dont on ne connaîtra pas le dénouement.

De son coté Mainon a réussi à se défaire de la pierre qui arrimait sa longe, il est parti continuer le sentier pour l’étape du lendemain, vers le lac des neuf couleurs..... Olivier, très en jambes a pu le rattraper, cet animal n’a pas fini de le faire courir... !

L’installation au refuge se fait sans difficultés, avec lecture de revues alpines, cuisine et partie de tarots, puis c ’est le coucher en dortoir de 20 lits superposés, lumière tamisée, ronfleurs invétérés, levers nocturnes acrobatiques avant le réveil à 6 h ... la belle vie de groupe....c’est cool.

Mardi on quitte le refuge pour aller plus loin sous le col de la Gypière qui nous sépare de l’IItalie, déjeuner au bord du lac, Evelyne distribue avec beaucoup d’efficacité et d ’énergie les flyers de HCE aux randonneurs qui nous croisent. Puis c ’est la redescende alors que la météo est incertaine, temps froid, ciel couvert, petit crachin dans la brume montante.

Il fait 10 ° à 17h30 lorsqu’on arrive au campement pour un casse -croûte avant le repas ...merci à Pascal qui a couru pour nous accueillir ...et préparer les plats chauds, de la dinde bouillie aux tomates, boulgour, fromages divers, vins et fruits variés ...Il sait que le moral des troupes est au fond de la gamelle.

Car demain, devant les performances du groupe et la météo maussade, Olivier change de programme donc pas de bivouac mais un aller retour vers le col du Vallonnet, sur le GR 5...

Mercredi, lever givré, brume, mais ciel clair, vent froid ,- 4 °, soleil au rendez vous à 8h 39.... départ à 10 h en douceur, car les 1000 m de dénivelée d’hier pèsent sur les mollets...

On passe, après une montée tranquille ensoleillée, auprès de buissons de barbelés et de ruines de casemates en béton construites en 1936 (front italien) avant de s’arrêter a 13 h30 pour déjeuner avant le col, car les joëlettes sont à la peine. L’endroit est propice au repos et le paysage agréable avec des chamois sur la paroi qui nous fait face ….et des marmottes curieuses sur les buttes proches de nous.

.
C’est alors que, pendant notre pause, l ’appel des sens, un âne qui braie de l ’autre côté de la vallée, réveille l ’ardeur de Mainon qui se détache en force de son attache, et part dans une dynamique cavalcade que l’on suit à la jumelle ….

Tout de suite Olivier et quatre jeunes coureurs émérites, Marie, Jacqueline, Adriano et Mathieu se lancent a sa poursuite, par monts et par vaux, pendant une bonne heure, avant de le saisir et de le ramener a son piquet....Il faut, mais pas trop des aventures de ce genre pour dévoiler les ressources de chacun et en tirer les conclusions .. !!!

Le retour se fait dans la bonne humeur retrouvée car il est prévu une polenta au coin du feu et du torrent, à 800 m du campement … Tout se passe bien pour déménager couverts, plats et passagers. Brève étape nocturne pour le retour en joëlette à la frontale dans la prairie pentue parsemée de trous de marmottes.. !!

Jeudi, grand « remuage » car on démonte tout pour aller se poser à Maljasset pour les deux dernières étapes, remonter la vallée de l’Ubaye , et le lendemain vers la pointe de Mary.

Le camp sera monté le soir en contre bas du hameau, la route s ’arrête trois kilomètres plus loin, on est sur le GR 5, il y a un refuge du CAF et de nombreux randonneurs de passage.

Dans la journée de jeudi, trajet en boucle, passage à gué de l ’Ubaye retour par la rive gauche où le mulet ne passe pas (il fera un détour plus sage..) belle démonstration de passages aériens de joëlette à bout de bras, les passagers sont ravis de « prendre l ’air « des randonneurs hésitent a passer .. !! mais tout va bien....Mainon, bridé, nous rejoint sous la garde de Marie et Jacqueline, charmantes héroïnes musclées d ’hier.....Soleil rare et pas de pluie aujourd’hui.

Dîner avec pâtes à la bolognaise par Adriano, brillant référent cuisine helvético-italien pour ce soir ….

Vendredi, dernier jour ludique souhaité par Olivier, nous verra donc sous le col de Mary, dans un sentier escarpé à l’aller comme au retour, pour mettre en valeur les hautes qualités de pilotage acquises par le groupe à qui les dévers, cailloux, dalles abruptes, et sentiers filiformes ne font plus peur.

Déjeuner tranquille en face d’une paroi où gambadent chamois et marmottes...

On est sur un sentier qui va en Italie, vers Chiappera et Acceglio, et plusieurs groupes de randonneurs nous croisent ou doublent...et ils ont chiens, ânes et chevaux... Evelyne continue sa distribution tonique de flyers, Mainon se manifeste parfois, au bruit et à l’odeur de ses congénères mais Olivier a tout prévu pour l’attacher et le conduire, et tout se passe bien ...même dans les descentes délicates..

Retour au campement pour un apéro-vaisselle convivial, mais alors que l’on envisage de plier les tentes sèches il se met à pleuvoir abondamment de 18 à 20 h ….. le rangement se fera demain à l’aube, donc pour ce soir repas sous abri avec couscous merguez légumes et dessert « chocomoka » avant un tour de table positif et joyeux avec la jeune relève sportive et efficace, et malgré le temps incertain on remercie tout le monde sauf le prévisionniste météo ...

Lever très matinal, on est samedi, il y a des départs précoces dus aux heures d’avion à Lyon ou au train à Gap, accolades furtives pleines d ’émotion contenue, alors que ceux qui ont du temps s’affairent à laver, nettoyer les cantines, la vaisselle, la cuisine tout doit être propre et part en Corse dans 3 jours avec les marabouts à plier, bien que mouillés et qui seront mis a sécher par Olivier. C’est lui aussi qui doit aussi remettre au pré Mainon avec le rapport de ses exploits auprès de ses hébergeurs pour la suite de la saison...

Enfin à 9 h le vrai départ du village de Maljasset où les parents de Kevin nous retrouvent Les six véhicules restants redescendent vers St Paul sur Ubaye pour partir vers Gap, Briancon et d’autres aventures....

Merci les passagers de votre présence unifiante.

Merci les marcheurs et leurs jambes agiles.

Merci Olivier de la gestion des éléments, hommes, femmes, mulet, chien, météo,joëlette, relief, temps sans montre...bien que la région soit riche en cadrans solaires.

Merci Pascal avec ou sans barbe, d’avoir nourri, au bout du monde, nos énergies.

Merci les présents d ’ HCE, de prêter les mains, les jambes et partager votre cœur ….

Marc G