Samedi 18 juin 2016 – PESSADES

Week-end Chaudefour, devenu Froidepluie

« Quel temps de chien ! » ; c’est la mauvaise année, la « sans printemps », la « sans soleil »… le 18 juin, il fait gris comme à Toussaint, avec + 10°C tout de même.

Nos deux « L » (Laure et Laetitia ou inversement) ont dû remballer leur super plan pour Chaudefour.

Nous sommes deux passagères joëlette. Nicole, très avisée, a prévu le chapeau de soleil (bof !), le bonnet de laine et l’imperméable (ah !). De mon côté, il me manque le bonnet de laine ; heureusement les capes doublées polaire ne sont pas loin.

Je vous le redis, on est le 18 juin !

Quelque chose de super quand même : dans leurs investigations pour un plan B, elles ont été bien conseillées et/ou inspirées. Au lieu du week-end complet, on ne fera que la sortie du dimanche, sauf pour les plus « qualifiés ». On ose proposer de se retrouver le samedi soir pour un repas en commun, à l’abri, à Pessades. Avec quand même, au risque de se mouiller, une promenade apéritive.

Donc petite sortie, sans pluie. Les joëlettes ont quand même la roue trempée et pour les accompagnateurs ce sont leurs pieds ! Gadoue, gadoue, hou, hou, hou…

Ciel gris, les nuages poussés par le vent ont l’air pressé : pour aller où ? Nous, on sait où l’on va : on rentre au refuge.
Rarement le mot n’a été aussi juste. A peine arrivés, un déluge se déclenche, dedans il fait bon, c’est confortable. Un grand espace pour manger, un autre pour dormir. A côté, un évier pour la vaisselle, des « commodités » et même une douche ! Laquelle servira à remplir d’eau le grand faitout : il ne passe pas sous le robinet de l’évier.

Oui, nos deux « L » ont pensé à tout : bien rôdées, elles savent qu’un bon repas le soir est réparateur et rassemble tous les participants. Il reste bien quelques babioles à finir d’éplucher mais l’initiative du menu est remarquable, remarquée et appréciée : un apéro, un tagine de boeuf et les suites. Belle humeur garantie.

René est venu du Cantal, Eric de Limoges, et Christian étudiant, revient aussi, tout content d’avoir l’occasion de renouveler une expérience avec HCE.

Après le réconfort alimentaire tout est débarrassé et nettoyé, prêt pour aller dormir. La majorité d’entre nous s’installe dans le refuge, Christian D. dort dans sa voiture (il ronfle dit-il), René itout. D’autres s’installent carrément sous le bâtiment… Il fait 7 °C dehors, à l’abri de la pluie, premières loges pour apprécier l’orage, tout va bien.

Dimanche matin, réveil tranquillou, horaire raisonnable. Séance maquillage : Christian se révèle en remarquable improvisateur esthéticien !

D’autres accompagnateurs nous rejoignent à 9 h30 pour un nouveau projet de balade et pique-nique. Sacs à dos bien remplis, ménage accompli, tout le monde se sent d’attaque malgré le fond de l’air un peu frisquet. Mais ça ne va pas durer ( ?). Une minuscule trouée de ciel bleu laisse passer le soleil qui s’invite, oui, mais pas pour longtemps – 10 à 15 minutes, pas plus ! Allez, on y va, on a gagné un 3ème passager, un 2ème Eric.

La terre est gorgée d’eau, des sillons profonds dus au passage de véhicules divers – ploutch ! pouic ! – les pieds glissent, se rattrapent au hasard, sur un caillou ou une racine.

Ah oui, je ne vous ai pas dit ! Le plan B c’est le lac Servières ! Puis, selon la météo, on poussera – ou pas – jusqu’au Guéry, un peu plus haut !

En 1 h 30 on arrive sur les bords du Servières : eau gris foncé bien sûr « avec un ciel si bas qu’il fait l’eau si grise »… Brouillard qui bouche le panorama, donc pas de panorama ! On veut faire le tour du lac : ben non ! Même si on porte les joëlettes par-dessus les barbelés, le sol détrempé est impraticable… Faut un plan Z ? ? ?

Mais, ne perdons pas le nord, ni le moral. On décide de déjeuner. En longeant un chemin bordé de chalets (avec vue sur le lac), on avise une table et bancs de bois délavé – idéal pour le pique-nique.

Au moins la nourriture sera accessible pour tous, quelques-uns seront assis ; les passagers s’y mettent laissant libres les joëlettes qui trouvent vite preneurs.

Le ciel reste gris, puis gris. Une famille canard déambule dans l’herbe avant d’aller se ranger à la queue leu leu sur le plan d’eau, tout juste irisée. Un rossignol s’est approché et nous nargue de son chant, prêt pour la photo. Il plastronne, le bougre, offrant à la vue son délicat poitrail orange vif qui tranche sur le vert tendre des nouvelles branches et pousses de l’année. Pour la photo ? Faudra repasser, le petit oiseau s’est envolé !

Alors, on est repartis, retour sur la route civilisée – donc goudronnée, pour une autre tentative. Et ben non ! Là, les barbelés et clôtures sont renforcés : les vaches, tout là-haut sur la butte, on ne les verra pas de près.
Marche arrière. Consultation des cartes et conciliabules :

Par là, on ne verra pas grand-chose, alors inutile de grimper sur les crêtes et de l’autre côté, c’est un chemin qui peut être un peu plus fréquenté. Ah bon ? Par ce temps-là ? Oui, quelques rares promeneurs à pied ou à cycles se sont risqués à courir les chemins. La végétation est luxuriante, nous traversons des zones de forêts aux grands fûts laissant passer peu de lumière, nimbés de brouillard mouvant. Plus loin une trouée sur de grandes prairies avec au loin, devine-t-on, la chaîne des Puys.

Petits grains successifs de pluie fine jusqu’au moment de rentrer. Surtout, au plus vite, plier les joëlettes pour qu’elles ne soient pas trempées. Il y aura du nettoyage de roues ! ! !

Dernière distribution de petits biscuits et autres douceurs, les chaussures boueuses sont rangées dans les coffres, les pantalons crottés idem. C’est la volte-face, bises d’au revoir, les portes des voitures claquent. A bientôt.

Evelyne