Pays du Guil du 21 au 28 juillet 2012

25 janvier Reportages

Le séjour Pays du Guil commence ce samedi 21 juillet au camping du Planet à Brunissard. Sophie et Christine, nos intendantes ainsi qu’Olivier, notre accompagnateur, nous y attendent déjà. Très vite la petite troupe se forme, un ramassage de bois s’organise pour le barbecue.

Une fois les tentes montées, et autour d’un bon repas, arrive le moment du traditionnel tour de table. Olivier se tasse un peu plus à chaque fois en découvrant que parmi nous, accompagnateurs ou passagers, il y a beaucoup de « première fois » ! Il pense sans doute déjà au clou du séjour, le Caramantran et ses 3025 mètres ! Mais peu importe, demain est un autre jour, la confiance est là et les « nouveaux » deviendront vite aussi précieux que les « anciens ».
Quant à Claudie, elle découvre la réalité du séjour : l’itinérance et l’absence de douche quotidienne la laissent perplexe !

Le premier jour de marche est tranquille, nous arrivons assez tôt au lac de Roue où nous devons bivouaquer. Une séance très technique de maniement de la joëlette s’improvise : virages serrés, obstacles à franchir, chacun travaille en s’amusant. Les valides font les passagers sous l’œil de Tartare : sensations fortes garanties.

La météo n’est pas très clémente et la pluie menace : elle nous laissera juste le temps de finir notre repas, les adeptes de la belle étoile devront se rapatrier sous la toile.
Le lendemain, l’attaque est rude pour atteindre le col de Peas ! Un petit chemin, très sec, en lacets, donne le ton.

Le souffle est court, mais ça avance. Elise, notre handi marchante, a des ailes et l’on ne voit bientôt plus que son dos, très loin et toujours plus loin !

Les prothèses glissent un peu avec la sueur mais notre gazelle avance avec le sourire. Arrivés au col, le vent souffle et Olivier nous parle de zéro degré ressenti : ça caille !

Sommes-nous en Haute Savoie ? Nous descendons pour déjeuner au bord de la rivière. Le bivouac se fera dans un grand champ au hameau du Rouet.
Une séance de yoga s’improvise pour étirer les épaules et le bas du dos déjà douloureux, d’autres choisissent plutôt l’apéro, chacun sa méthode !

Après quelques pas de danse, nous redescendons jusqu’au village d’Aiguilles, où nous devons retrouver nos intendantes.Un pneu nous lâche, Laetitia, soutenue, devra marcher quelques centaines de mètres avant que l’on ne revienne la chercher. Petit luxe, nous déjeunons sur la terrasse couverte de la P’tite Auberge qui nous a gentiment accueillis. Seule consigne, empêcher Tartare de manger les géraniums de la patronne !

Une longue montée nous attend, ponctuée de douches improvisées, pour arriver sur les lieux du bivouac dans la forêt de Praloyer. Le torrent nous délasse, ainsi que les moments de discussions animées autour d’un verre.

Il nous faudra repartir par la même piste le lendemain car des arbres ont barré la piste que nous devions emprunter. A Aiguilles nous attend un tout schuss sur piste rouge et un torrent à franchir. Nous remontons jusqu’à Prats Haut, puis cheminons par le Canal de Pierre Dimanche. C’est un festival de marmottes !

Suzanne ne sait plus où donner de la tête pour les photographier, Christian a « pris » sa demi-journée pour flâner également en les observant, Olivier , Alix et moi avons choisi la joëlette de Laetitia afin de rentrer en mode farniente.
Nous nous arrêtons en chemin, jouons les starlettes d’altitude, contemplons le paysage et c’est tout simplement délicieux de ne pas se presser ! Une douche chaude nous attend au Camping de Pierre Grosse ainsi que les massages de Sylvie à l’huile de gaulthérie. La file s’allonge !

Et c’est parti pour le Refuge de la Blanche …Enfin c’est parti…Un petit tour à St Véran minuté par Olivier et Laurent, achats de cartes postales pour l’une, d’une poche à eau de remplacement pour l’autre, et puis ça monte et ça monte encore.
Des randonneurs nous croisent, Catherine recrute trois valeureux qui vont nous donner un sérieux coup de pouce ! Grâce à eux, la dernière montée se fait en un temps record. Benoît, notre nouvelle recrue, a l’accélération fougueuse et je m’accroche pour ne pas benner dans les virages.

Nous déjeunons à la Chapelle de Clausis non sans leur avoir glissé commentaires et flyers : ils sont déjà convaincus et redescendront d’ailleurs dans l’après-midi pour nous aider à arriver plus vite au refuge. Seule Catherine arrivera ½ heure plus tard en colère contre ce « boulet » de Tartare qui a trouvé l’herbe bien tendre.

Le lieu est somptueux ! Le lac à 12 degrés nous tend les bras et le soir, le coucher de soleil nous enchantera. Dernier jour pour Sophie qui nous quitte et la soirée se prolonge autour de quelques verres de génépi …
La nuit sera douillette même si certains, qui ont déjà « fait » le Caramantran il y a longtemps, redoutent l’ascension.

Lever à 6 heures comme tous les jours, quelques uns sont en petite forme, Olivier semble inquiet car nous manquons un peu de « gnak »…Heureusement deux randonneurs nous aident à déjouer les difficultés du début car ça patine sec. Fabien, entre deux jurons contenus quand ça tangue un peu trop, nous gratifie de jolies formules : "Impeccable, vous fournissez un bel effort ".

Au refuge nos recrues de la veille nous observent avec intérêt. Nous poursuivons vaillamment notre ascension et croisons des biches après la pause avant d’attaquer le col Agnel.

Les marcheurs semblent se demander qui sont ces fous roulants et Robert, un ancien d’HCE nous rejoint depuis la vallée pour nous donner un coup de main à l’accoudoir. L’aide est vraiment bienvenue, et nous débouchons au col.

Il est 11h 30 et Olivier a tranché, impossible de ne pas monter au sommet du Pic. Nous sommes galvanisés et moins d’une heure plus tard, Elise brandit ses prothèses au sommet.

Cette image restera pour nous tous inoubliable. Laurent rayonne et se délecte du paysage qui nous entoure. Le panorama qui s’ouvre à nous est illimité, le ciel est dégagé, le Mont Viso nous fait face. Heureux, nous sommes heureux d’être là, tous ensemble.

La descente sera douce, nous sommes encore plein d’émotion et rejoignons Christine qui nous attend au camion.
Au camping, Bernard et Edith, qui enchaînent sur le séjour suivant, nous ont rejoints pour passer cette dernière soirée. Le tour de table laisse affleurer les émotions.

Chacun d’entre nous a su trouver sa place dans ce groupe soudé : les « petits nouveaux », Antoine, Frédéric, Jo, Sylvie ne le sont déjà plus, merci à Gilles et Olivier pour leur force tranquille !
Un grand bravo à nos deux « ados », Damien et Adrien venu avec « beau-papa Patrick », dont la présence discrète, efficace et volontaire nous a ébahis, à Elise et sa soif de vivre, à nos passagers qui ont su nous faire confiance.

Avec Handi Cap Evasion, la grande aventure humaine continue ! A l’année prochaine, sans hésiter !