Massif du Grand Paradis du 06 au 13 août

25 janvier Reportages

La fiche technique annonce une altitude comprise entre 2000 et 2800m, de belles forêts, des glaciers et sommets enneigés, des vallées sauvages, rien de quoi faire peur à une équipe Handi Cap Evasion ! Au fil des jours, nous allons découvrir avec émerveillement la beauté de ce 1er Parc Naturel d’Italie et d’Europe entre Aoste et le Piémont : le Parc du Grand Paradis. Comme nous sommes chanceux, le soleil va nous accompagner tout au long de cette belle semaine en Italie.

La joyeuse troupe se retrouve au camping Grivola de Valsavarenche vers 17h. Pas de changement au programme jusque là. Cécile sera notre guide, Stéphan notre intendant et Mainon notre fier animal bâté.

Les passagers joëlette sont des habitués : Yolande, Sophie, Aurélie et Matthieu. La joëlette à pédalier va trouver toute sa raison d’être grâce à Aurélie qui ne va pas ménager sa peine même sur les terrains bien accidentés.Quand à Lénaïk, elle franchira tous les obstacles avec l’aide d’un bâton de marche et parfois au bras d’un accompagnateur.

On remarque vite que l’équipe est plutôt jeune et qu’il y a des profils bien sportifs. Voilà de quoi rassurer Cécile, même si elle s’inquiète un peu pour les 2 nouveaux accompagnateurs qui doivent nous rejoindre demain soir et qui n’ont encore jamais conduit nos bolides.

Cécile est aussi un peu inquiète pour la météo. En raison des risques d’orage pour le mardi en fin de journée, elle décide de modifier le programme. Plus de journée tranquille de mise en condition, nous partons dès le dimanche matin pour notre 1er bivouac en altitude. Après la traversée du village, nous sommes vite dans l’ambiance de la semaine. Nous progressons dans la forêt, puis sur des sentiers bien raides et caillouteux.
Eclatement d’un pneu pendant la pause de midi. Pas de problème, Jacqueline et Vincent redescendent en courant au camping pour aller chercher un pneu de rechange. Au cours de la semaine nous aurons plusieurs occasions pour apprécier leurs qualités de coureurs d’élite.

Après 650 m d’ascension, nous voici à Orvieilles pour notre 1er bivouac. Le cadre est plutôt sympathique et les accros de la douche froide peuvent profiter d’un bassin alimenté par une source.
Jordane et Vanessa nous rejoignent avant le repas. Ils seront vite mis dans l’ambiance avec cette première nuit en bivouac et la rude journée qui va suivre.

Lundi matin : grand ciel bleu à notre réveil et un soleil qui arrive vite pour nous réchauffer. Les premières montées pour atteindre le lac Djuan ne sont pas trop rudes et le décor est impressionnant avec les sommets enneigés qui ne vont guère nous quitter durant la semaine.

Pause pique-nique au bord du lac où nous aurons la belle surprise de retrouver nos amis de GTA Handic’Alpes qui randonnent aussi dans le massif du Grand Paradis. les plus courageux n’hésitent pas à tester l’eau du lac.

Cécile a prévu du renfort pour l’ascension du col Mento et 4 personnes nous rejoignent pour nous aider. Un grand merci pour ce renfort qui va être bien apprécié !
L’ascension du col débute par un chemin certes un peu caillouteux et pentu, mais rien d’extraordinaire, avant d’atteindre la fameuse zone de blocs si redoutée. Stéphan et Vincent vont faire un détour avec Mainon et nous rejoindront en haut du col.

Les équipes se forment pour l’ascension des blocs. Heureusement nous sommes assez nombreux pour être 4 ou 5 accompagnateurs par joëlette. La progression est lente mais chaque équipe est autonome et nous sommes même un peu surpris d’atteindre plus tôt que prévu la dernière partie du col en lacets.

Arrivée groupée au sommet avec beaucoup de joie et d’émotion. Le grand sourire de Matthieu en dit long sur ce que nous ressentons tous. Et hop, on s’embrasse, on se congratule. Ce col est devenu notre Everest !

La descente dans le vallon de Meyes pour installer notre bivouac sera rapide. Quel beau coin nous a déniché Cécile au bord d’une petite rivière ! Et en plus, René va découvrir une source qui désormais se nomme "La source René". La soirée est un peu fraîche mais le délicieux couscous préparé par Stéphan dans sa superbe cuisine au coin du rocher et... le génépi apporté par Jordane vont nous réchauffer.

Mardi, c’est la descente par les alpages de Meyes pour rejoindre le camping du Pont du Breuil. Très belle descente parsemée de marches, mais nous sommes face à des cascades et le paysage est superbe.

Mercredi, c’est le jour d’une "première". Nous allons remonter sur le plateau du Nivollé par la Croix de l’Arolley. Bravo Cécile, il fallait oser !

Dès que nous avons quitté le camping, le sentier s’élève assez vite à travers bois. Un petit replat nous permet de faire une pause "graines", juste au niveau d’une cascade. C’est pas bon signe pour la suite : Cécile sort 2 "parpaings" de son sac. ce sont ses fameux gâteaux bien nourrissants aux fruits secs, réservés pour les moments difficiles. L’instant est festif car cela nous permet de souhaiter l’anniversaire de Vanessa pour qui Yolande a rapidement tressé une couronne de fleurs.

Nous reprenons notre progression sur une belle succession de marches, de virages en épingle, de sentier empierrés. Quelques italiens, impressionnés, nous aident dans les derniers lacets. L’arrivée à la Croix de l’Arlley en fin de matinée sera tout aussi euphorique que l’arrivée au sommet du col Mento. Nous arrivons cette fois sous les "vivas" des randonneurs italiens.

La pause pique-nique sera bien appréciée. Il nous reste 7 km pour rejoindre le refuge où nous devons passer la nuit mais l’essentiel du dénivelé est fait.

Plus de pente importante pour l’après midi, mais un sentier qui serpente dans les alpages avec des passages ludiques sur de belles dalles, une dernière remontée et nous atteignons en fin d’après midi la route qui nous conduit au refuge Citta de Chivasso.

Nous retrouvons avec plaisir l’équipe de GTA Handic’Alpes hébergée au même refuge. L’accueil d’Alessandro restera inoubliable. Nous comprenons qu’il est très ému d’accueillir des personnes à mobilité réduite dans son refuge alors qu’il refuse les personnalités cravatées même s’il s’agit de ministres ! Il pardonnera même à Mainon d’avoir dévoré une partie de la barrière et le drapeau "pace" qui flottait devant le refuge.

Après un délicieux repas (pasta à volonté, de quoi rassasier nos jeunes sportifs !), nous passons à la soirée chants avec nos amis de GTA.

Jeudi matin, nous nous réveillons avec le soleil. Le fond de l’air est un peu frais car il y a du vent mais nous allons vite nous réchauffer pour cette belle journée placée sous le signe des lacs : nos joêlettes vont s’approcher de 7 lacs dont : Negro, Rosset, Nivolé, Tre Becchi.

Les Linaigrettes apportent leur touche de blanc dans les zones humides.

Pour la pause pique-nique, nous nous installons sur l’île (en forme de madeleine) du lac Rosset. Il faut traverser à gué, ce qui donne l’occasion de faire de belles photos. Notre mulet traversera sans son bât mais tout seul. Il est vraiment impressionnant !

Une petite boucle l’après midi pour visiter le lac Negro. Tiens, le coin a l’air sympathique pour bivouaquer, mais ce sera peut-être pour une prochaine fois. Ce soir nous retournons au refuge.

Une petite pause sur le chemin du retour et c’est un véritable troupeau de chamois qui déboule juste en face de nous (au moins une trentaine). Nous passons un bon moment à les observer. Nous avions déjà eu l’occasion d’en voir au cours de la semaine, mais jamais autant.

Vendredi, c’est le retour au camping du Pont du Breuil. Après quelques photos souvenir avec le personnel du refuge, nous entamons la descente. Pas de doute, c’est plus facile dans ce sens que dans l’autre. Le sentier est emprunté par de nombreux randonneurs et notre mulet fait sensation.

Nous pique-niquons tout près de la croix de l’Arolley. C’est l’occasion d’observer une dernière fois un vol de gypaètes.

La montée qui nous avait paru si rude il y a 2 jours sera vite avalée dans le sens de la descente.

Dernière soirée pleine d’émotion. Après les parties acharnées de molki, le dernier repas en commun, chacun exprime son ressenti sur cette belle semaine de randonnée partagée dans un beau décor de montagne. Tous sont d’accord sur le fait qu’il faut continuer à proposer ce type de séjour, certes un peu "engagé " physiquement pour les accompagnateurs et pour les personnes à mobilité réduite, mais que de bons moments partagés dans une belle nature.

Ce qui revient le plus dans les paroles des passagers joëlette, c’est le mot "liberté".

Alors, Cécile, tu remets ça l’an prochain ?

Le mot de la fin sera pour Yolande :

« Nous sommes si petits dans l’immensité de l’univers qui nous accueille, mais aussi si grands et sereins quand nous pouvons approcher, ensemble, cette simple et belle nature qui nous ressource. »