Hauts plateaux du Jura du 02 au 09 août

25 janvier Reportages

Le séjour est présenté à caractère de montagne et itinérant, nous sommes à mille mètres d’altitude dans la vallée de la Valserine, avec des crêtes qui dominent autour de 1500 m. Dés l’arrivée à La Pesse, l’architecture des maisons, doublées et isolées par des tavaillons (bardeaux) sur la façade exposée au vent dominant donne une idée de la rudesse possible du climat hivernal, et de l’humidité possible en été ...nous ne serons pas déçus…

Les participants arrivent par petits groupes pour se retrouver sur un pré derrière l’office de tourisme ou bientôt dès l’arrivée tardive de Frédérique, se montent les marabouts par une équipe d’habitués coachés par le responsable HCE de Nantes-atlantique..

Nicolas l’intendant est déjà aux manettes des gamelles.
Fred, accompagnatrice de montagne résidente dans les Vosges, a bien à faire, car elle vient de récupérer le camion, l’âne et le matériel d’un autre séjour, l’ambiance est chaleureuse malgré l’humidité ambiante, la prairie spongieuse, le ciel menaçant et la température automnale.

Un tour de table avant le repas permet à chacun de se présenter, avec la redoutable épreuve des prénoms à reprendre à chaque fois...Intéressant d’entendre ce que chacun dit de lui-même, et ce qu’il se révélera être sur le terrain..
On pressent déjà les âmes au moral inoxydable et les humeurs météo-sensibles.

Parmi nos passagers, Eliane de Marseille aux éclats de rire expressifs, Aïcha, de Metz, débordante d’affection, auteur et victime de gentilles taquineries, Jérôme grand costaud hilare et émotif, Salvator séducteur rigolard aux yeux pétillants,
Et nos deux handi marchants : Rémi gentil randonneur paisible, Sarah jeune fille timide et réservée venue conquérir son autonomie.

Sans oublier Tartare, l’âne tranquille, qui va passer un excellent séjour … .en arrêt -maladie….. car il est un peu blessé par la sangle du bât, et jour après jour malgré les soins quotidiens et attentifs, cela ne va pas évoluer.
Il sera donc du voyage, tous les jours sans rien sur le dos...ce Monsieur s’agite lors des départs et on sent bien qu’il serait triste seul toute la journée. Il fera donc du tourisme d’accompagnement, et excellent public-relation avec les randonneurs sollicités pour la campagne Chamina (on va réaliser 327 sourires..) 5000 photos =1000 euros pour HCE et quelle pub... car on donne les flyers HCE très largement.

Mijoux, Lajoux, sont des localités proches, et pourquoi pas Choux, Bijoux, Cailloux, Joujoux, Genoux, Hiboux, Poux et ...Ripoux..on va suivre ce fil rouge…

Premier jour la pluie perturbe le planning et on se retrouve dans le Musée Local des métiers d’autrefois...pendant l’hiver, rude et long, les paysans s’occupaient à tailler des pierres fines (lapidaires) ..des Bijoux ... et travailler le bois d’épicéa, tavaillons et faire des petits meubles à rangement, les layettes, et des Joujoux pour leurs enfants ….

l’après midi de ce premier jour est plus clément et nous permet de monter à la Borne au Lion (stèle historique séparant empire et royaume, (actuellement limite Franche -Comté et Rhône-Alpes) et faire une pause au Mémorial de la Résistance des maquis de l’Ain.

Deuxième jour, après un orage nocturne sévère, la pluie du matin incite Fred à démonter le camp pour aller à Bellecombe, et il est prévu la visite d’une fromagerie dans l’après midi..

Le temps étant devenu plus clément en début d’après midi, la balade en Joëlette nous fait traverser de belles forêts.. et croiser un monumental Hibou taillé à la tronçonneuse dans une souche, avant d’aborder un sentier d’enfer, plein de boue et de Cailloux, qui torturent nos Genoux tant la glaise est collante et glissante…

Crottés et mouillés, un peu de nettoyage n’est pas superflu avant la visite /dégustation, instructive et nutritive, de la fromagerie des Moussières située au lieu dit "le Brulat du Haut". Les fromages élaborés ici : la tomme à raclette, le Morbier, la tomme de Gex, le Mousseron et le comté, nous sont présentés.

Nous ré-apprenons qu’une Fruitière est le lieu où l’on fait « fructifier » le capital périssable qu’est le lait en capital stable qu’est le fromage...rien à voir donc avec le fruit de l’arbre des vergers.

Troisième jour, douche chaude possible au gîte !… le bonheur, même si on est pas trop sales comme des Poux et ...la route va continuer vers Lélex, au soleil sous les sapins, avant un pique nique champêtre au bord de l’eau, tandis qu’un club initie des enfants au cani-joring (se faire tracter par un chien de traîneau en courant derrière lui ). Ils nous laissent tranquilles, on est pas des Ripoux …. !

Installation en campement fixe chez le père d’une amie de Frédérique qui nous accueille sur sa pelouse, avec abnégation, car sous la pluie et avec le piétinement elle sera mise à mal….

La pluie et les orages vont rythmer nos nuits…bizarrement on a jamais enfilé les capes de pluie, même un peu mouillés le soir à l’étape. Les sorties finement gérées par notre AEM ont été relativement sèches, mais parfois très boueuses...sortir après la pluie et gérer ses conséquences...

Ce qui n ’empêche pas le jour suivant de faire monter toute l’équipe par les télécabines, 600 m plus haut, alors que l’âne prend le chemin sous les câbles avec une escorte réduite, l’occasion de croiser chardons et framboises dont il se délecte…

Pas de Choux, on en verra quelques uns dans les petits carrés de culture attenants aux coquets chalets d’altitude, car on va se diriger vers le Col de Crozet et Montoisey (alt 1657 m) avant de descendre après un pique nique au bord d’un lac, au refuge de la Loge pour dîner et y passer la nuit.

Le jour suivant nous verra du côté du Hameau le Brulet avant de redescendre à Lélex, car pour cause de menace d’orage l’ascension du Crêt de la Neige n’est pas prudente et donc remise à une autre occasion.

Le lendemain, grand transfert vers le col de la Faucille où malgré la brume, le vent et le soleil capricieux, enfin le panorama sur le lac de Genève, le jet d’eau, le Pays de Gex, pourra récompenser les efforts des 22 marcheurs et rouleurs émérites.

Dernier soir, sous le marabout chaud des odeurs de cuisine (saucisses au bleu de Gex et bananes flambées) le rituel tour de table des impressions à l’issue du séjour…

Les personnalités se révèlent, se confient, étonnante galerie sociologique de portraits à prendre avec amour, humour, auto dérision et deuxième degré :
Vieux routard nostalgique, encyclopédie de l’almanach Vermot, Super Benêt, mamans -poules et autres gentes féminines EEAP (en état d’activité permanente) esprit fort péremptoire, cuistot grand duduche doué, bon gros marcheur prudent, frêle et rose jeune fille, ado boutonneux en devenir, jeunes femmes cool dans le vent, autres baroudeuses avec des look de stars, jeunes retraités bronzés (ou non) aux mollets puissants…

Bref chacun avec un cœur gros comme ça pour remercier et féliciter Fred et Nico, rappeler qu’on se retrouve ici pour donner de son temps, et prêter ses jambes à ceux qui n’en ont pas..

Et c’est déjà le Départ, sans la rituelle pluie d’accompagnement, car la nuit a encore été très arrosée….

Adieux humides alors que l’âne et le camion repartent pour les abords du Mont Blanc, et les autres vers les gares, les autoroutes, les campagnes du Nord ou de l’Ouest, en se prédisant une convergence en novembre pour une grand messe H-céenne dans la banlieue Lyonnaise...

Marc