Haute Maurienne du 17 au 24 août 2013

25 janvier Reportages

Troisième édition de cette belle randonnée en Haute Maurienne. Le séjour se situe au début de la vallée glaciaire creusée par l’Arc. Nous sommes proches de l’Italie et du Parc National du Grand Paradis. Les montagnards ont toujours franchis les cols pour échanger le sel, le beaufort ou pour braconner le chamois. Aujourd’hui ce sont les joëlettes qui les franchissent.

« ils sont venus, ils sont tous là ..pour entourer la Mamma ah ah ah...

Car Simone à l ’intendance ça ne se rate pas...mais elle est venue apprendre le métier à Arlette, et personne jusqu’au dernier jour ne sera déçu de cette intelligente coopération...

Franck, des Bauges, nous guidera dans les reliefs et les intempéries, Isabelle, Aicha , Francois et Lionel seront nos passagers, et Pierre, récidiviste du séjour saura faire de belles enjambées sans trop perdre la tête ou l ’équilibre.

A peu près tous à l ’heure au camping de l’ Illaz à Bessans ( alt 1750 m ), pour les retrouvailles et apéro d ’accueil, le marabout est en place, les blocs sanitaires (non adaptés handi ) corrects, on passe aux choses concrètes : dîner et présentations se passent bien.

Les préparations de nuit sont déjà faites avant qu’une pluie tenace ne trempe, par une flaque inappropriée, les couchages déjà disposés, indisposant sérieusement les humeurs, et nécessitant une re-disposition stratégique express en nocturne des futurs randonneurs déjà endormis...intéressante mais mise en conditions très réaliste .....

Au matin la bonne humeur était revenue, pour préparer les affaires du bivouac du soir dans la vallée du Ribon, avant d ’ aller voir le concours de bûcheronnage à Bessans, visiter au soleil ce joli village classé avec les toits de lauzes, les blocs de crottes de mouton séchant au balcon (combustible pour l’hiver) les incontournables magasins de souvenirs.

Après un solide déjeuner à l ’ombre de l’église, on s ’engage pour monter par une rude pente caillouteuse, assez physique, vers le chalet d ’alpage à 2100 m d’altitude, au milieu des vaches qui nous feront sentir leur présence. Diner croziflette sous la bâche (et sous la pluie).

Le retour du lendemain, par la rive droite, en corniche se fera sous la brume, sans pause graine ni casse croûte car la pluie n’était pas avare de sa présence, bien que le lac de Soliet soit à sec, pas de baignade …

Descente par de belles et nombreuses marches taillées dans le roc avant de rejoindre, avec le soleil revenu vers 15H30, notre villégiature où Simone avait préparé un vrai déjeuner qui bien que tardif, fut bien apprécié.

Déjà mardi et une matinée culturelle avec la visite du musée alpin de Bonneval, où l’histoire du drap, des skis, de la famille Blanc, le guide de Meade au Tibet en 1904, le greffier et son fils surnommé le pape, nous sont détaillés par une connaisseuse de premier ordre, Christiane, la petite fille du pape !

La tête bien remplie, ainsi que l ’estomac, transfert sur la route du col de l’Iseran pour se rendre au parking de l’ Ouliette d’où l ’on va partir, roulant dans les cailloux puis en corniche très ensoleillée vers l ’Alpe du Plan des Eaux (2700m) où l’on va bivouaquer face à la chaîne des glaciers de l ’ Albaron et de la petite Ciamarella.

Somptueux lever de pleine lune sous le ciel étoilé, belle nuit (froide - 5 °) et superbe lever de soleil alors que l’on secoue le givre de nos duvets, et que les glaçons fondent pour le café matinal...
Mais il fait très vite chaud alors que le groupe continue vers le lac du Pys (2663m) où l’on pourra se baigner, puis déjeuner en admirant marmottes, chamois, vautours fauves...

Le paysage devient très minéral alors que l’on s’approche du refuge du Carro ( 2760m) où nous allons dormir.
Aidés et instruits par deux guides du parc, accompagnés d’une stagiaire, cette journée fut fertile en plaisirs visuels, intellectuels et sorties de route (hier l ’âne, cet après-midi Isabelle) mais sans gravité ni conséquence....rester vigilant dans les chaos et éboulis...

Le refuge était accueillant mais déjà bien fréquenté, et la mise en place de nos amis handi fut une étape sportive supplémentaire pour les toilettes spartiates et couchages en dortoirs avec lits étroits et superposés.
Merci de la gentillesse et de la compréhension des randonneurs, à qui bien sûr on remettait des flyers de l’association …... mais je crois que plus d’un a été bluffé de nous voir là....
Jeudi, très beau temps pour une descente longue – 1100 m – dans la vallée à travers torrents, alpages en cours de fauchage, éboulis où paissent les vaches Tarines et Tarentaises, vers le hameau de l’Ecot et le chalet du pape.

C’est un chalet préservé, dans son jus, habité par son arrière petit fils et qui nous reçoit pour y pique niquer.... le grand - père Blanc braconnait un peu les moutons et le chamois, et lorsqu’on lui demandait où il trouvait cela, il répondait « chez le pape « , d ’où son surnom..
Retour au camping de l’Illaz pour se refaire une santé après ces trois jours d ’altitude.

Et c ’est déjà vendredi, petite balade de décontraction vers le Villaron et la Goulaz, pour une journée totalement ensoleillée. Arrêt touristique pour l’achat de souvenirs, fromages,diable à 4 cornes et autres spécialités locales....

Franck nous fait un cours de géologie appliquée sur le massif des Alpes et du Mont Blanc, les couches successives sédimentaires,métamorphiques et magmatiques, les actions de plissement de compression, de subduction avec la dérive des continents, puis de charriage et d ’érosion avec les périodes glaciaires..... pour constater qu’on est peu de choses devant ces reliefs qui nous enchantent et nous font suer... mais avec quel plaisir esthétique … !!!

Retour le soir au camping pour le chek -up final et soirée au coin du feu...

Encore une fois la mayonnaise HCE a bien pris avec ses éléments divers et variés, chacun découvrant la capacité étonnante de la joëlette à souder les esprits dans l’effort, et l ’attention nécessaire à apporter à nos amis handi, impressionnants par leur humour -merci lionel- et leur tolérance des secousses -merci Aicha, François,Isabelle, physiques et morales, qu’on peut involontairement leur infliger …..
Pourtant …. que la montagne est belle, la preuve Pierre repart pour 8 jours en Haute Ubaye voir si les cailloux roulent autant et si les mélèzes perdent bien leurs aiguilles...

Marc