Bains et lacs cerdans du 13 au 20 juillet 2013

25 janvier Reportages

Comment, vous ne connaissez pas encore le gîte Disi Sioul, le paradis à la montagne, sa grande salle avec cuisine-bar moderne, sa terrasse abritée, ses vingt lits à l’étage, six chambres, près du chaos de Targasonne ?
Je vous fais un peu la classe avant de commencer le détail de ce séjour en altitude...(entre 1650 et 2250 m )
On est a 10 km après Font Romeu, vers Andorre, 90 km de Perpignan mais 1600 m plus haut, avec les Pyrénées et la crête de la frontière espagnole plein sud sous les yeux, sur le bord de la cuvette de la vallée d’altitude qu’est la Cerdagne, réputée pour ses 2400 h d’ensoleillement par an, près de la forteresse Vauban de Mont-Louis, du four solaire d’Odeillo et de la centrale Thémis, (dans la mythologie : déesse de la justice, sa sœur Phébé et son frère Apollon, sont spécialistes du soleil, je vous passe l’histoire de la famille et les détails de leurs performances)

Bref, le groupe arrive en fin d ’après midi, certains après 10 h d’autoroute car il a fallu braver en ce samedi après midi de transhumance, le Tour de France en vélo, les préparatifs du 14 juillet, les bouchons après Lyon, les touristes de la languedocienne (A 9) pour être accueillis par Stéphane (AEM) sa compagne Sophie et sa fille Cloé, 8 ans ….
Edith était déjà aux fourneaux, avec son mari, Bernard, marmiton hyper actif avant, pendant, et après les repas.....et pilote émérite de joëlette la journée.

Nos amis passagers, Franceline et Karine, Sébastien et Daniel, ainsi que Denis, avaient déjà commencé l ’apéro, alors que Stéphane gérait le tour de table de présentation en testant capacités, expérience, souvenirs... et les mémoires avec la ribambelle des prénoms a restituer..
Puis il nous décrit les étapes a venir, qu’il souhaite très « ludiques » et nos mollets n’ont qu’a bien se tenir s’ils ne veulent pas se la jouer « ramollo » dans la « descente en free -ride » qu’il semble affectionner.. autant que les côtes caillouteuses qui les précédent..

Spécificités du séjour : pas d ’âne, pas de fourgon porteur, chambres à l’étage pour tout le monde, ascenseur biceps et cordes pour monter nos amis à roulette par l ’escalier .intérieur ou extérieur.. portage du repas de midi réparti selon les capacités des sacs et des bonnes volontés musclées.. un plus : il y a une machine à laver la vaisselle.......qui fonctionne quand on oublie pas de la démarrer le soir.

Eh bien, c’est assez convivial de jouer les ascenseurs -descendeurs, matin et soir ou plus, selon les besoins (physiologiques..), et très bon pour l’entretien musculaire et la compétitivité... et la sauce a très vite pris, les jeunes de 8 a 72 ans se sont vite accordés pour toutes les tâches, sans fausses notes, chacun trouvant sa place, magie de l’ambiance et de la philosophie HCE....

Premier matin, superbe soleil pour une exhibition de nos capacités de pilotage dans les prairies humides périphériques encadrées de chemins creux, et traversée du Chaos (énormes blocs granitiques ) pour escalader, ou se faufiler, avec ou sans joëlette..
Pique-nique sorti des sacs, crevaison inopinée et sonore du carrosse de Seb puis, dès le début du retour, sortie express des ponchos et anoraks sous une pluie diluvienne.... qui nous fera se réfugier, après une course tonique les pieds dans l’eau ruisselante sur le bitume en pente, dans un abri du cimetière.....rassurez vous nous en sommes tous sortis vivants, mais bien trempés.

Quel confort d ’avoir un gîte bien équipé en salles de bains et séchoirs... Sauf que, sauf que ..on aura la pluie tous les après midi, et pas qu’un peu, avec parfois des orages tonitruants qui avaient le bon goût de se terminer pour l’apéro et le dîner en terrasse....au soleil couchant.
Je vous ai déjà parlé de Thémis, sur le terrain c’est une grande tour en béton de 105m de haut construite pour un projet exploitant l’énergie solaire par miroirs de renvoi ( héliostats), par la suite, recherche sur l’énergie photo voltaïque, puis rayonnement cosmiques en astrophysique …
Ce gros obélisque moderne porteur de logos oranges du conseil général et de la région Languedoc Roussillon sera un point de repère ( peu esthétique...) dans toutes nos pérégrinations, on va tourner autour, de près ou de loin, toute la semaine....

Devant la météo capricieuse du lendemain, le bivouac prévu est remis à plus tard, mais par un bref transfert, le champ d’action du groupe s’est étendu. Nous partons pour six heures de marche sans trop de montagnes russes, le long d ’un chemin en corniche et d ’une conduite forcée, admirant les merveilles de la vallée, avec remontée et franchissement de cours d ’eau rafraîchissants (vallée d ’Angoustrine) arrêt miam- miam, près d ’une chapelle séculaire, descente près des Bains Romains (eaux sulfureuses à 38 degrés à Dorres), où le groupe a pu barboter et « siester », dans des vasques chaudes de 40 cm de profondeur .. détente visible et sourires de Daniel et Seb, plaisir gourmand de Karine et Franceline..
…...avant la pluie rituelle de la soirée......et le dîner en terrasse où Edith fait, une fois de plus, des merveilles (croziflette, recette maison..)

A nouveau le lendemain un transfert pour une journée durant laquelle Stéphane super G.O. gère avec maestria le calendrier des activités selon la météo et nos performances … ce sera vers le barrage de Bouillouse où nous allons dormir en refuge ce soir..
Ça commence par une longue, boueuse et douce montée par une large piste de ski, sous les télésièges, une Land Rover y est embourbée.....rien ne vaut l’énergie renouvelable des mollets Hcéens....les joëlettes légères passent grâce aux pilotes désormais aguerris, même au prix de chaussures souillées de boue.

Puis nous croisons une escouade de Cyclos -quads (minis karts à 4 roues de vélo avec amortisseurs conséquents et siège central, à ras les cailloux permettant un pédalage couché, direction par un guidon muni de bons freins, casque et coudières obligatoires).
Donc ils descendent ..mais remontent avec les superbes installations de la station « Pyrénées 2000 » que nous atteignons bientôt .. Pour redescendre dans un chaos forestier, au milieu des rhododendrons nains en fleur, vers le lac ou une crevaison précède de peu le pique nique, au milieu de chevaux paisibles …

De nombreux randonneurs, en famille, montent dans le même sens, et ont droit a une distribution de flyers de l ’association....de l’admiration, peu de recrues, mais on ne sait jamais...la vertu de l’exemple sera-t-elle contagieuse ?

La pluie rituelle nous presse vers le gîte que nous investissons sans délai, avant de se retrouver autour d ’une sympathique tournée que René, un ami de Stéphane venu nous aider pour la journée, offre à tout le monde ...la convivialité dans la proximité d’un bar d ’altitude n’est pas une illusion...mais le dîner sera préparé (merveille de l’intendance en milieu fermé et exigu... !!! ) et consommé à l ’intérieur, car dehors pluie et orage vont durer jusqu’à l’aube. Pendant la nuit, les ronfleurs de leur coté vont jouer leur mélodie de tronçonneuses à échappement libre...

Le beau temps revenu permet un petit déjeuner en plein air, et un départ pour plein de reliefs, on va descendre 150 m et en remonter 350, en effet une sévère montée sur les cailloux et sous le câble de télésiège, (piste noire ...), balisée de canons à neige muets nous permet d ’arriver à un superbe paysage lumineux à 360 degrés, le repas est une pause appréciée, alors que l’on observe le vol de vautours et de parapentistes.
Puis c’est le retour roulant sous un vif et chaud soleil, sans trop de problèmes dans les prairies parsemées de gros blocs entre les sapins, avec un panorama grandiose sur les crêtes, plein sud et le village de l ’enclave de Livia où nous irons demain.
Arrivée au dessus du gîte juste avec la pluie, on a eu le temps de voir gonfler les gros et spectaculaires cumulonimbus, dans une descente free ride(traduire : droit dans la pente..) dans les hautes herbes, les larges éponges de mousse et les joncs dans les replis de terrain...musique lancinante du frein à disque sous les fesses de Seb...On lui préférera les chants de Nanou si elle survit à ses belles gamelles...

Déjà, jeudi ... l ’avant dernier jour, escapade dans l ’enclave de Llivia qu’une facétie, datant de Mazarin et du traité des Pyrénées (1660 ; art 42 à 60), a laissé espagnole au prétexte que c ’était un village et non une ville (ou l’inverse, l’interprète du traité était-il un gros malin pervers .. ?)
Belle église fortifiée dont l’ombre salutaire abrite notre repos digestif, brève visite dans la cité aux belles maisons de pierres, mais endormie et déserte, retour...sous la pluie jusqu’à Dorres ...où l’on « sèche « la séance de bain chauds prévue initialement, devant l’état des troupes un peu entamées par une côte interminable et déjà bien rincées par les éléments liquides venus du ciel ...
La bonne humeur d’après repas (gratin de courgettes, côtelettes à la crème bananes flambées) s’est traduite par une soirée chorale animée pour réchauffer, s’il en était besoin, les cœurs et les zygomatiques..on s ’est couché tard...

Dernier jour, ascension (350 m ..) du pic des Moros ,qui surplombe notre nid douillet, pour contempler la vallée sous le soleil, les parapentes à une ou deux places, le vol circulaire des vautours et busards, dernier pique nique au soleil, avant de descendre à travers champs cailloux (chaos...) et clôtures, et de saluer la tour Themis et ses miroirs, sous l ’averse rituelle de fin de journée, façon de rincer les capes de pluie avec un dernier orage de montagne...

Après le tour de table /apéro du groupe, heureux de son unité et triste de se séparer, le dîner fut quand même joyeux et terminé en apothéose par une cinquantaine de superbes crêpes (crème pâtissière, ganache, gelée de groseille ) réalisées par Jean qui n’ a rien perdu de ses 45 ans de pâtisserie.

Et voilà c ’est fini, séjour sous le signe de l’alternance...
* à l ’image des couleurs catalanes locales une bande jaune, une bande rouge.,
* grand soleil le matin, pluie d’ orage l ’après midi,
*joie d ’être ensemble, tristesse de se séparer
*certains ont des jambes en panne, d’autres valides marchent pour eux
*le matin je monte, le soir je descends
*pendant l ’année j’espère et je rêve, pendant une semaine je réalise et je le vis...

Et bien sûr qu’on va recommencer ... alors l’année prochaine tu fais quoi ?
Avec la tête et les jambes, en haut, en bas, il faut que ça marche en alternance et c ’est bon pour tout le monde …..

Marc