Au pays des Vikings

25 janvier Reportages

Tout a commencé l’été dernier en Auvergne au cours d’un séjour HCE, lorsque Martin, amoureux invétéré de la Norvège nous a parlé de son désir d’y aller avec une joëlette afin, notamment de faire connaître ce moyen de locomotion révolutionnaire (là c’est la personne handicapée qui parle) et ce faisant d’initier nos amis les Vikings à la pratique de cette nouvelle activité sportive. Son idée n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd (là, ceux qui me connaissent sont forcés de sourire…) et le projet a très vite pris forme.

Constituer une équipe n’a, en revanche, pas été chose facile et c’est au nombre de cinq que nous nous sommes envolés d’Orly le 10 juillet. Nous avons d’abord passé trois jours à Oslo où nous nous sommes adonnés aux plaisirs de la ville, ceux-ci allant de la visite des nombreux musées à l’appartement des amis de Martin, où nous avons pu voir la finale de la Coupe du monde en sirotant un pastis !!! en passant par une délicieuse Fish Soup et le superbe Parc Vigeland.

C’est donc le mardi 13 que la joyeuse troupe, les sacs à dos on ne peut plus remplis, a pris le train, le bus et la voiture pour prendre un peu de hauteur et se retrouver dans une nature sauvage et superbe. Si la rando de l’après-midi a permis de s’initier aux difficultés du parc d’Handangervidda, ce n’est que le lendemain que les choses sérieuses ont véritablement commencé. 20kms, pas mal de dénivelé… mais une météo exceptionnelle ( en Norvège aussi il peut faire très beau !!! ), des paysages de toute beauté et un groupe de jeunes sportifs hyper motivés… le bonheur !

La troupe a été contente de se poser pour la nuit à Geiterhyggytta, un refuge nous offrant tout le confort nécessaire pour affronter la journée du lendemain. En effet, la météo avait changé… Les averses et le brouillard ne nous ont pas quitté de toute la journée et en dépit de l’apparente difficulté du terrain (apparente car visibilité zéro…) nous sommes arrivés au refuge de Kongshelleren sans avoir fait de réelles pauses… exténués, trempés jusqu’aux os (je pense aux pieds de David et à ceux de Maud)… mais absolument émerveillés par ce qui nous entourait. Nous étions entrés dans un no man’s land et quelle satisfaction que celle d’y être arrivés en dépit des difficultés.

Deux mots sur ce petit refuge non gardé, situé au milieu de nulle part et dont le fonctionnement est typiquement norvégien. Nous avons en effet trouvé un petit nid douillet avec tout le confort nécessaire et des provisions prêtes à être consommées. A nous avant de partir, de veiller à tout laisser intact avec nos coordonnées et la liste des aliments consommés, afin de pouvoir les régler ultérieurement. Incroyable, pour nous Français… même si nous considérons le fait que le dit refuge n’est pas accessible à tout le monde … et que l’ ultime obstacle à franchir n’est pas du gâteau non plus ! … même si être dans les bras de Martin n’est pas déplaisant… C’est encore moi qui ai eu le beau rôle dans l’histoire !

Et l’aventure continuait… La descente nous a permis de découvrir ce que nous avions manqué la veille : des pierriers à n’en plus finir, des ruisseaux, des rivières, des névés à traverser… mais que tout était beau !… et que mes jeunes sportifs s’en donnaient à cœur joie !

Et dire que le lendemain devait être notre plus grosse journée…plus difficile que ça, vraiment ? … Non… ouf !. Le chemin était long avec toujours les mêmes obstacles, trop nombreux, mais la météo a joué en notre faveur et Finse nous est apparu plus vite que prévu. Heureusement tout de même qu’une bonne bière nous attendait au refuge !

Il nous fallait une rando plus cool le lendemain. Le glacier que l’on voyait de la fenêtre nous paraissait tout près. Deux heures de marche… sur le papier… car ce que nous n’avions pas vu c’était… les pierriers… oh, non…
Une nouvelle semaine commençait et avec elle, nous sommes, peu à peu, descendus vers plus de verdure, en suivant Rallarvegen Road. Fini donc les pierres sur cette ancienne petite route, empruntée exclusivement par quelques randonneurs et des familles entières de cyclistes. L’eau était toujours autour de nous en abondance, mais les lacs et la neige avaient cédé la place à une multitude de cascades et à des cours d’eau impressionnants par leur débit. Oh oui, nous étions au pays de l’eau… et la pluie donc fait partie du paysage.

Avant d’arriver à Voss, notre avant dernière étape, nous nous devions de voir un fjord de près, histoire d’approcher les baleines mais elles n’ont pas voulu se montrer. Tant pis, c’était beau quand même ! Et puis, si les baleines n’étaient pas au rendez-vous, les journalistes, eux, ayant répondu à notre invitation, nous attendaient à Voss ! Après s’être essayés à la joëlette, ils nous ont fait un super article et « team Pascale » a même fait la une… d’un petit journal local certes… mais d’un journal quand même ! Les Norvégiens connaissent désormais la joëlette !
Et ce n’est pas tout, puisqu’à Bergen, là aussi, nous avons fait avancer les choses avec tout d’abord, la rencontre d’une personne handicapée, ex-prof de sport, enthousiasmée par notre « engin », avec laquelle nous restons en contact et celle du fondateur de Sitski ( http://www.sitski.no/ ) qui s’occupe du matériel adapté aux personnes handicapées pour la pratique d’activités sportives et après une journée avec nous, il a été conquis par la joëlette… et nous par sa conduite de celle-ci ! Affaire à suivre donc…

Si j’ai été comblée pendant ces deux semaines, une petite reine au milieu de ses quatre chevaliers servants, les dits chevaliers, dont trois appartiennent à la famille hce, se sont eux aussi bien amusés. Les valeurs chères à hce ont été les nôtres et découvrir un pays où la nature est belle à ce point lorsque nous avons en plus le désir de faire connaître ce à quoi nous croyons est un infini bonheur.

Pour ceux que notre aventure intéresse, vous pouvez en savoir plus sur :

http://joelettetilnorge2010.blogspot.com/

Vos commentaires sont les bienvenus !

Pascale Rio